Ancien officier (St-Cyr 1916-1917), avocat et député (UDR) des Yvelines, l'auteur a fait partie, sous les précédentes législatures, de la Commission des finances de l'Assemblée, et il en a été, de 1962 à 1967, le président. Il développe dans cet article certaines des idées qu'il avait exprimées comme rapporteur spécial des problèmes généraux de la défense nationale à l'occasion des budgets de 1972 et 1973. Stigmatisant dans son dernier rapport les carences dont souffre l'éducation de défense des Français, il concluait : « Si l'instruction civique n'entraîne chez chacun de nos concitoyens la conviction que nos institutions, nos foyers, notre terre, valent d'être protégés, défendus, sauvés des impérialismes quels qu'ils soient, cette volonté de défense disparaîtra. Il est grand temps que tous soient conscients de la nécessité de voir renaître cet élan qui a permis à la nation française de demeurer indépendante en dépit de toutes les menaces, de tous les drames de son histoire ».
Il propose aujourd'hui des mesures concrètes pour une rénovation aussi bien de cette instruction civique que de l'instruction militaire dont la défense opérationnelle du territoire peut et doit être à la fois le moyen et le champ d'application.
Au cours de la législature qui vient de s’achever, le Parlement a étudié deux projets de loi qui lui ont permis de s’interroger longuement sur la finalité du service militaire.
Il s’agissait d’abord de la loi sur le service national votée le 9 juillet 1970, puis du code du service national voté en octobre 1971. Le statut général des militaires, discuté et voté en juin 1972, qui devait s’appliquer primitivement aux seuls militaires de carrière, a été étendu finalement à tous les militaires, y compris les appelés du contingent. Mais il ne mettait plus en question, comme les deux autres projets de loi, le fondement même du service national, obligatoire pour tous, et dont le service militaire proprement dit n’est plus qu’une modalité.
Ce qui est en cause, pour de larges couches de la population, c’est l’utilité et le but de l’appel sous les drapeaux de tous les jeunes gens, dans la situation actuelle de la France, de l’Europe et de l’environnement international. C’est ainsi qu’au cours des débats, le Ministre d’État chargé de la Défense Nationale a saisi l’occasion de rappeler les principes et le fondement de cette obligation qu’ont tous les Français, et ceux qui le deviennent par naturalisation, de consacrer une année de leur vie à l’apprentissage du métier militaire, à l’étude de l’organisation de l’armée et de l’emploi des armes, pour assurer, si besoin était, la défense du territoire national. Les effectifs et l’armement des nations qui entourent l’Europe de l’Ouest ne peuvent exclure malheureusement cette hypothèse.
Les forces de Défense Opérationnelle du Territoire sont indispensables
Les forces de D.O.T. doivent être à base de recrutement populaire
Les forces de la D.O.T. doivent être l’école du civisme et de la volonté de défense de la nation.
Pour une rénovation de l’instruction civique et militaire