Faits et dires
* Mon pays dispose d’une force de dissuasion nucléaire autonome. Mais les conditions de l’équilibre mondial m’intéressent, et tout particulièrement de l’équilibre européen. Si l’on négocie, c’est pour qu’il n’y ait plus de menace pour personne.
Président Mitterrand,
à Bonn, le 13 juillet 1981
* Si je condamne le neutralisme, c’est que je crois que la paix est liée à l’équilibre des forces dans le monde. L’installation des SS-20 et des Backfire soviétiques rompt cet équilibre en Europe. Je ne l’accepte pas et j’admets qu’il faille armer pour retrouver le point d’équilibre. À partir de là il faudra négocier.
Président Mitterrand,
interview à Stem, le 9 juillet 1981
* La défense de la paix ne passe pas par le neutralisme mais par l’équilibre des forces… Je tiens à rappeler solennellement notre attachement à tous les efforts que notre pays a accomplis pour se doter des moyens de son indépendance, et en particulier des moyens militaires. Cet effort sera poursuivi afin que notre politique de défense, qui est fondée sur une capacité nationale de dissuasion, demeure la garantie ultime de notre souveraineté.
M. Pierre Mauroy,
discours à l’Assemblée nationale,
8 juillet 1981
* La France étant dans l’Alliance atlantique, que nous entendons respecter et approfondir, il faut que nous conservions notre liberté de décision, sans être engagés automatiquement dans un conflit où nous ne voudrions pas aller.
M. Charles Hernu,
interview au Monde,
le 11 juillet 1981
* Plutôt que de voir les États-Unis installer à leur tour d’autres armements dans des pays d’Europe, il vaudrait mieux engager une négociation. Je ne souhaite pas que la force de dissuasion française soit prise en compte dans ces discussions. Elle ne doit pas être additionnée à la force américaine, elle doit rester indépendante.
M. Charles Hernu,
ibidem
* La France et les autres pays d’Europe doivent chercher à redéfinir les liens de l’Alliance atlantique, dans laquelle nous sommes des partenaires loyaux, afin de voir exactement quelles en sont les garanties et les sécurités. Il faut que cesse le temps où les deux Grands, et eux seuls peuvent s’entendre parfois comme des compères ou comme des adversaires.
M. Charles Hernu,
à France-Inter, le 11 août 1981
* L’idée d’un service national à six mois est abandonnée.
M. Charles Hernu,
en Polynésie, le 2 août 1918
* Après la décision du président Ronald Reagan de fabriquer la bombe à neutrons, 31 % des personnes interrogées par la télévision NBC ont approuvé et 26 % se sont montrées hostiles. 35 % n’en ont pas entendu parler.
La bombe à neutrons restera aux États-Unis, qui ne comptent pas demander à l’Allemagne fédérale ou à d’autres pays membres de l’Otan la permission de déployer cette arme sur leur territoire.
Département d’État,
le 25 août 1981
* La décision du président Reagan de produire l’arme à neutrons signifie que Washington n’entend plus mener une politique de détente et a choisi de s’engager sur une voie menant à la guerre.
Agence Tass,
le 16 août 1981
* La bombe à neutrons causerait moins de pertes et de destructions que les armes nucléaires qui existent actuellement dans les deux camps. De plus, cette arme ne devrait pas être considérée de façon isolée, mais dans le contexte de la supériorité soviétique au niveau des chars et des capacités unilatérales d’attaque des forces du Pacte de Varsovie.
M. Lothar Ruehl,
porte-parole du gouvernement fédéral,
le 22 août 1981
* L’Espagne va proposer à la Grande-Bretagne de transformer Gibraltar en une base militaire placée sous le commandement de l’Otan.
Sunday Times,
le 23 août 1981
* Le président Sadate a promis au président Reagan de lui fournir toutes les facilités pour une action d’urgence dans l’éventualité d’une nouvelle crise dans le monde arabe ou islamique. « Je ne veux pas voir se reproduire ce qui est arrivé en Afghanistan », a déclaré le Raïs qui a toutefois déconseillé aux Américains de chercher à établir des bases en Égypte ou ailleurs.
Interview du président Sadate au Sunday Times,
le 16 août 1981