Institutions internationales - Relance du dialogue Nord-Sud - Vers une nouvelle approche de la crise européenne ?
Traditionnellement, l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre à New York, est l’occasion non officielle de la reprise de certaines négociations car, en dehors des séances où les positions sont affirmées de façon très catégorique, elle permet de nombreuses rencontres entre les ministres des Affaires étrangères. C’est ainsi que, le 23 septembre, l’entretien entre MM. Haig et Gromyko a été le premier du genre entre les chefs des diplomaties américaine et soviétique, depuis plus d’un an, et surtout depuis le changement de gouvernement à Washington.
Les relations entre les deux pays se sont détériorées. Considérant le surarmement soviétique (très supérieur aux besoins défensifs), l’intervention directe de Moscou en Afghanistan, moins directe mais réelle en Éthiopie, en Angola et au Cambodge, les États-Unis estiment qu’ils doivent combler leur retard dans le domaine des armements et ne négocier que dans le cadre du rétablissement de la parité.
De son côté, l’Union soviétique (URSS) ne cache pas son irritation devant l’effort d’armement engagé par le président Reagan, devant l’aide que les États-Unis apportent au Pakistan et à la Chine, devant leur recherche d’un « consensus stratégique » au Moyen-Orient et devant le durcissement de leur politique à l’égard de Cuba et de la Libye. Cette tension américano-soviétique s’est accrue, alors que l’on célébrait avec discrétion – il fut signé le 3 septembre 1971 – le dixième anniversaire de l’Accord quadripartite sur Berlin (accord entre l’URSS, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni mettant un terme aux désaccords relatifs au statut de Berlin). Cet accord s’inscrivait dans le cadre de la Détente. Il est toujours en vigueur, mais son contexte s’est modifié : la non-application des décisions de la Conférence d’Helsinki (en 1973, accords visant un rapprochement et une paix durable entre les deux blocs), l’aventure afghane, l’accroissement du potentiel militaire soviétique et la mise en place des SS-20 (missiles balistiques nucléaires sol-sol de portée moyenne soviétiques) ont créé une situation nouvelle.
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