Faits et dires
* La sécurité de la France tient à sa capacité de se défendre elle-même d’abord, ensuite à la qualité et à la rapidité de ses alliances. À cet égard, ce sont les États-Unis d’Amérique qui
sont nos alliés, avec treize autres, et il est bien normal de considérer ce qui renforce cette alliance défensive, devenue, en tout cas malgré nous la France, un bloc, et de souhaiter que cette alliance dispose du moyen d’assurer la sécurité de l’Occident, de son aire géographique en tout cas, et de la France. Si j’aperçois un déséquilibre, alors j’interviens.
Le président François Mitterrand,
à la conférence de presse du 24 septembre 1981
* Si l’on doit attendre pour négocier de savoir à quel moment celui-ci aura lancé la balle plus haut que l’autre, on ne négociera jamais.
Le président François Mitterrand, ibid.
* La France cherche la dissuasion et elle l’a acquise, c’est-à-dire qu’elle a dépassé le seuil à partir duquel on pourrait douter de notre force et de notre engagement.
Le président François Mitterrand, ibid.
* Le territoire national sera défendu contre toute agression et par les moyens de la défense graduée, et nous n’avons pas le moyen de négocier une partie de notre armement nucléaire. Au demeurant, nous refusons absolument d’être considérés comme partie prenante dans ce gigantesque défi que se sont lancé les superpuissances, hors de proportion avec ce dont nous disposons. De telle sorte que nous comptons être, dans cette affaire, des éléments de transaction, de discussion, pour le désarmement et la sécurité collective.
Le président François Mitterrand, ibid.
* Je ne prête pas d’intention agressive à l’Union soviétique, d’intention belliqueuse. C’est un grand peuple qui a beaucoup souffert de la guerre et ses dirigeants ont vécu cette époque. Je dis simplement qu’on approche du moment où des générations nouvelles ne l’auront pas connue et je ne veux pas que le simple rapport de forces soit à ce point déséquilibré que la guerre en surgisse.
Le président François Mitterrand, ibid.
* La bombe à neutrons continue d’être étudiée en France, nous sommes d’ailleurs déjà placés fort loin dans cette étude, nous n’en voyons pas l’application dans les temps présents, donc nous ne la fabriquons pas.
Le président François Mitterrand, ibid.
* Il y a une sorte d’incompatibilité entre la stratégie qui consisterait à organiser la bataille de l’avant et à faire jouer ensemble nos forces nucléaires pour un autre objectif que la défense sacrée de notre territoire, ce qui n’interdit aucunement à la France de remplir ses obligations au regard de ses alliés.
Le président François Mitterrand, ibid.
* Le soutien français à la politique générale de défense américaine et à la politique de défense alliée est solide.
Richard Allen, conseiller du président Reagan,
à Paris, le 3 septembre 1981
* La question se pose de savoir s’il ne serait pas souhaitable que les jeunes gens de 18 ans puissent effectuer dès lors leur service national sans toutefois y être contraints.
M. Pierre Mauroy, le 29 septembre 1981
* Six mois (de service militaire), c’est un faux problème. Ce qui importe, c’est la capacité de mobiliser entre 500 000 et 600 000 hommes compétents sur les plans technique, matériel, moral et physique. Or, si nous sommes en mesure de répondre à ces critères, le problème de la durée est un faux problème.
M. Georges Lemoine, secrétaire d’État à la Défense,
le 10 septembre 1981
* Ce sont les tanks soviétiques et non pas les efforts défensifs de l’Otan contre ces tanks qui menacent la paix. Quand les démocraties deviennent trop faibles ou trop craintives pour résister à des dictatures agressives, qu’y a-t-il alors pour défendre la démocratie ?
Le général Alexander Haig,
à Berlin, le 13 septembre 1981
* Les négociations eurostratégiques ne peuvent aboutir avec succès que si l’Otan applique son plan de modernisation des forces nucléaires de théâtre.
Le général Alexander Haig, ibid.
* Le contrôle des armements ne peut se faire dans le vide. Il est partie intégrante d’une politique cohérente alliée de sécurité.
Le général Alexander Haig, ibid.
* Dans le Tiers-Monde, la méfiance réciproque entre deux voisins peut mener à la course aux armements. Le risque devient alors grand qu’ils deviennent l’un et l’autre dépendants de fournitures sans cesse plus sophistiquées et donc plus coûteuses. Que restera-t-il alors de l’autodétermination, de l’indépendance et du non-alignement ?
M. Claude Cheysson,
à l’Assemblée générale de l’ONU,
le 23 septembre 1981