Institutions internationales - Le Sommet de Cancun - Nouvelles difficultés pour l'Otan
L’assassinat du président Sadate [NDLR : le 6 octobre 1981] a profondément modifié la situation générale du Moyen-Orient, dans la mesure où il s’était identifié à une politique qui, sans lui, ne pourra pas se développer comme on le souhaitait à New York, à Jérusalem et au Caire. Un nouveau jeu politique et stratégique semble en train d’être mis en place, alors que la poursuite du débat sur l’adhésion de l’Espagne à l’Otan et le succès de M. Papandreou à Athènes sont susceptibles de modifier le rapport global des forces dans l’ensemble du bassin méditerranéen.
Les discussions sur les euromissiles et les manifestations « pacifistes » et « neutralistes » qui se sont déroulées dans plusieurs pays vont donner une gravité particulière aux prochaines réunions des organismes militaires et politiques de l’Alliance atlantique. Tandis que se développaient ces transformations de quelques-uns des éléments importants des rapports Est-Ouest, les rapports Nord-Sud se trouvaient au premier plan des controverses, lors de la Conférence organisée à Cancun sous l’égide des Nations unies. Officiellement, la conception même de cette Conférence excluait la prise de décisions concrètes, puisque les 22 participants avaient seulement l’intention de passer en revue les principaux dossiers du développement et des rapports Nord-Sud et, dans le meilleur des cas, de donner une « impulsion politique » à ceux qu’ils voudraient bien considérer comme prioritaires. En fait, cette Conférence n’a pas pu définir la procédure de mise en route des négociations globales entre le Nord et le Sud, et ses résultats n’ont marqué qu’un progrès infime par rapport à ceux du « Sommet » d’Ottawa.
Le Sommet de Cancun
« La France s’est engagée à porter son aide publique au développement à 0,7 % du produit intérieur brut d’ici à 1988, hors Dom-Tom (Départements et Territoires d’outre-mer) », a rappelé le président Mitterrand à la veille de l’ouverture de la Conférence de Cancun. Il y a 6 ans, lors de la préparation de la Conférence Nord-Sud de Paris, le président Giscard d’Estaing avait parlé de 1 %, en y incluant les Dom-Tom. Au-delà des chiffres, l’intérêt porté au Tiers-Monde n’a pas varié. Le nombre des participants était pratiquement identique : 8 pays développés, 19 pays en développement à Paris, 14 à Cancun. Même durée : 2 jours pour faire le tour des problèmes. Et problèmes identiques : Quel type d’aide ? Financée comment ? Contrôlée par qui ? Quelles garanties pour les crédits ? Quel moratoire pour les dettes ? Quelle priorité pour l’énergie ? Comment stabiliser les cours des matières premières ? À Paris, il avait été impossible de fixer un ordre du jour précis avant la Conférence. Il n’y en avait pas non plus à Cancun, mais l’utopie y a semblé en recul. Les pays du Tiers-Monde (notamment l’Algérie, la Chine, la Tanzanie et la Guyana) s’en sont tenus à leur position maximaliste traditionnelle : une aide dont le montant serait fixé par les Nations unies, qui auraient la charge de la gérer, ce qui, en raison de la composition de l’Organisation internationale, équivaudrait à laisser aux pays du Tiers-Monde le soin de fixer le montant de cette aide et la liberté de l’utiliser à leur guise. Mais ce système supposerait une autorité internationale dotée de moyens de contrainte.
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