Faits et dires
* On peut envisager l’utilisation d’armes tactiques, des deux côtés, contre des troupes sur le champ de bataille européen, sans que cela amène l’une des grandes puissances à appuyer sur le bouton. Si nous persuadons les Soviétiques que notre puissance de riposte, après leur première salve, sera si destructrice qu’ils ne peuvent se la permettre, ils s’abstiendront.
Président Reagan,
16 octobre 1981
* La politique américaine visant à dissuader un conflit en Europe n’a pas changé depuis 20 ans. Suggérer que les États-Unis pourraient envisager de mener une guerre nucléaire aux dépens de l’Europe est une tromperie délibérée.
Mise au point du président Reagan,
le 21 octobre 1981
* À défaut de moyens de dissuasion efficaces face aux missiles soviétiques, les forces alliées et la population de l’Europe seraient les otages de l’URSS… La seule présence de nouveaux missiles sur le sol européen garantit l’engagement des États-Unis dans toute attaque en Europe occidentale.
Vice-président Bush,
à Cambridge, le 30 octobre 1981
* Nous affirmons que la sécurité de l’Europe est associée à la nôtre et aussi essentielle. Si les négociations sur les euromissiles sont un succès, il n’est pas exclu que le déploiement de nouveaux missiles ne soit plus nécessaire.
Laurence Eagleburger,
sous-secrétaire d’État aux affaires européennes,
1er novembre 1981
* Essayer de vaincre dans la course aux armements, compter sur la victoire dans la guerre nucléaire est une folie périlleuse. Déclencher la guerre atomique avec l’espoir d’en sortir vainqueur est suicidaire.
Leonid Brejnev à la Pravda,
le 21 octobre 1981
* Une guerre atomique prendrait inéluctablement un caractère mondial et ne pourrait être circonscrite à l’Europe.
Leonid Brejnev,
Der Spiegel, le 1er novembre 1981
* Une guerre nucléaire dite limitée, par exemple à l’Europe, signifierait la mort certaine de la civilisation européenne.
M. Troyanovski,
délégué soviétique à l’ONU,
le 19 octobre 1981
* Il est tout à fait irréaliste de croire à une progression régulière et contrôlée d’un conflit nucléaire jusqu’à l’arrêt des hostilités avant le seuil fatal des attaques des centres urbains et industriels.
Professeur Desmond Bail,
de Canberra, le 29 octobre 1981
* Nous sommes tous conscients de la proximité physique dans laquelle se trouve l’Europe par rapport à la puissance soviétique, et nous comprenons que les risques sont plus présents ici. Mais l’opinion publique et les parlements devraient être conscients de la réalité encore plus triste qui nous attend si le monde occidental devait glisser dans une attitude de complaisance ou de léthargie parce que sa tâche apparaîtrait trop lourde et la menace trop distante.
Caspar Weinberger,
à Londres, le 22 octobre 1981
* Le gouvernement ouest-allemand a lancé un appel à l’Union soviétique en faveur d’une option zéro : suppression des euromissiles à l’Est comme à l’Ouest. L’Occident ne déploierait pas de telles armes si Moscou donnait son accord à cette option zéro. La clé du problème se trouve à Moscou.
M. Kurt Becker, porte-parole du gouvernement
de la République fédérale d’Allemagne (RFA), le 14 octobre 1981
* Je suis contre les bases militaires américaines et contre les armes nucléaires. Nous serons prêts au début de l’année prochaine à engager des négociations avec les États-Unis sur le problème des bases et sur la participation de la Grèce à l’Otan.
Andréas Papandréou,
à la télévision américaine,
le 25 octobre 1981
* Neutralité n’est pas synonyme de neutralisme et les États-Unis manifestent un intérêt certain à ce que la Suède dispose d’une défense forte et déterminée, mise en place dans toutes les directions, mais avec un rôle protecteur évident du côté du Pacte de Varsovie.
Caspar Weinberger,
à Stockholm, le 18 octobre 1981
* Le gouvernement américain est en train d’envisager un assouplissement considérable des lois ayant pour objet de prévenir la prolifération des armes nucléaires. On étudie l’abrogation des lois sanctionnant par une suppression de l’aide économique les pays qui s’orientent vers la fabrication d’armes nucléaires.
Washington Post,
le 11 octobre 1981