Faits et dires
* Il n’existe qu’une seule solution efficace, intellectuelle, politique et morale : le contrôle et la réduction des armements nucléaires tout en maintenant la dissuasion. Les enjeux sont trop importants et les conséquences d’une erreur trop catastrophiques pour échanger la dissuasion contre un saut dans l’inconnu.
Le secrétaire d’État américain Alexander Haig,
à l’Université Georgetown de Washington, le 6 avril 1982
* L’Église protestante d’Allemagne de l’Est (RDA) a adressé le 11 avril une lettre ouverte aux autorités est-allemandes, leur reprochant de s’aliéner la jeunesse en interdisant à celle-ci de faire campagne pour le désarmement nucléaire.
Reuters,
le 11 avril 1982
* Tout retrait important des forces américaines d’Europe occidentale risquerait de diviser l’Alliance atlantique.
Commission des Affaires étrangères du Sénat américain,
le 16 avril 1982
* Toute rencontre entre le président américain et moi doit être bien préparée et soigneusement considérée. Elle ne doit pas se tenir dans le cadre de tel ou tel forum international. Quant à l’endroit et au moment, je dirai ceci : une telle rencontre doit avoir lieu dans un pays tiers, la Finlande ou la Suisse. À mon avis l’automne prochain, par exemple octobre, pourrait être une période convenable.
Léonid Brejnev,
à la Pravda, le 17 avril 1982
* Le président Ronald Reagan espère toujours pouvoir rencontrer le chef de l’État soviétique au mois de juin prochain à New York à l’occasion de la session de l’ONU sur le désarmement. Cette proposition ne doit pas être considérée comme un sommet mais plutôt comme une rencontre informelle. En principe, M. Reagan n’est pas opposé à une rencontre telle que celle que suggère M. Brejnev.
Le porte-parole de la Maison-Blanche Larry Speakes,
le 17 avril 1982
* Si des mesures ne sont pas prises pour moderniser notre défense, les États-Unis perdront progressivement la capacité d’empêcher l’Union soviétique d’utiliser la force ou les menaces contre nous et nos alliés. Il ne faut pas se leurrer, l’Union soviétique ne se rendra pas à une table de conférence les bras chargés de cadeaux. Les négociateurs soviétiques ne feront pas de concessions unilatérales. Pour parvenir à la parité, nous devons faire clairement comprendre que nous en avons la volonté et que nous ne pouvons accepter un accord perpétuant les actuelles disparités.
Le président Ronald Reagan,
à Camp David, le 17 avril 1982
* Nous ne pouvons pas admettre une supériorité soviétique, même sous une forme provisoire, qui menace en fin de compte de devenir définitive.
Le chancelier Helmut Schmidt,
au Congrès du SPD, le 20 avril 1982
* Les Pays-Bas pourront difficilement accepter le déploiement sur leur territoire de missiles nucléaires en l’absence de négociations sur la réduction des armements stratégiques, les START.
Le ministre des Affaires étrangères néerlandais Maximilianus van der Stoel,
au Washington Post, le 22 avril 1982
* La France doit aider l’Afrique et l’ensemble des gouvernements africains à éviter qu’elle ne rentre dans cet affrontement des deux blocs qui est dangereux. Les pays d’Afrique ont droit à leur sécurité. Si, pour assurer cette sécurité, ils ont besoin parfois de l’assistance technique militaire de notre pays, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas dans la mesure où nous n’exigeons pas d’eux un alignement et où nous ne posons pas de conditions politiques.
Le ministre de la Défense Charles Hemu,
à l’IHEDN, le 23 avril 1982
* Je me souviens du temps où j’ai moi-même développé l’idée selon laquelle la France serait en mesure d’assurer sa défense sans recourir à la détention de l’armement atomique. Mais les choix de mon peuple doivent être respectés. Il y a maintenant un quart de siècle que ces choix ont été faits contre mon sentiment. Mais voilà aussi que depuis un quart de siècle la défense de la France repose sur cette forme d’armement. Je veux dire que si elle disparaissait, rien ne resterait des moyens de défense de mon pays. Il faut bien comprendre que si je n’ai pas été maître du choix de nos armes, je suis maintenant comptable de la sécurité de mon pays et je veille à ce que les armes de mon pays restent au-dessus du niveau au-dessous duquel leur capacité dissuasive serait ruinée. Il faut donc comprendre qu’il n’y a pas là de choix idéologique.
Le président François Mitterrand,
devant le Parlement danois, le 29 avril 1982
* Le service à 6 mois est plus qu’une idée que le gouvernement n’écarte pas. Pour le moment, ce n’est pas possible. Le service à 6 mois suppose des adaptations techniques, militaires, et qu’on se trouve dans un autre environnement que celui que nous connaissons actuellement. Il y a le problème de la grande crise internationale, européenne, et du chômage qui sévit. Cette adaptation nécessaire sera longue.
Le Premier ministre Pierre Mauroy,
au camp de Mourmelon, le 3 mai 1982