Revue des revues
• La revue américaine Armed Forces Journal, dans son numéro de juin 1982, continue son étude sur la réorganisation du haut commandement américain, par un article de Deborah M. Kyle et Benjamin F. Schemmer dont le titre cache à peine les sympathies des auteurs : « Navy, Marines Adamantly Oppose JCS Reforms, Most Others Tell Congress Are Long Overdue » [La Marine et les Marines s’opposent violemment aux réformes du Comité des chefs d’état-major, la plupart des autres disent au Congrès qu’elles auraient dû avoir lieu depuis longtemps].
Cet article montre en effet que le Comité des chefs d’état-major lui-même (le Joint chiefs of staff, ou JCS) est profondément divisé par les propositions faites récemment par le président sortant, le général David C. Jones, de l’Armée de l’air, soutenu par le chef d’état-major de l’Armée de terre, le général E. C. Meyer (voir notre chronique « Revue des Revues » dans Défense Nationale, juin 1982). En témoignant devant la sous-commission de la Chambre des représentants chargée de l’étude de ce problème, l’amiral Thomas B. Hayward, chef d’état-major de la Marine, et le général H. Barrow, commandant le Marine Corps, se sont violemment opposés aux solutions dont les généraux Jones et Meyer sont les protagonistes. L’amiral Hayward n’est d’accord que sur un point : renforcer le rôle du Comité des chefs d’état-major. D’après lui, ce résultat serait obtenu si les dirigeants civils exigeaient une participation plus active aux discussions préparant la politique nationale et la stratégie globale, si le JCS était plus ferme dans la manière dont il fait connaître son point de vue et si le Congrès faisait plus participer le JCS à ses délibérations. Le général Barrow a déclaré que faire du président du JCS le principal conseiller militaire du président revenait à mettre en place un chef d’état-major suprême, ce qui empêche que soient présentées à l’autorité civile les différentes solutions possibles.
De son côté, le chef d’état-major de l’Air Force, le général Lew Allen Jr., tout en n’approuvant pas la totalité des propositions Jones-Meyer, pense que le système actuel peut être amélioré, car il est trop lourd. Le général Vessey, qui prend les fonctions de président du JCS, approuve beaucoup des points proposés par Jones et Meyer, mais il pose trois questions qui, à son avis, sont du ressort du pouvoir politique.
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