Depuis un demi-siècle, les centres de gravité et de décision des affaires mondiales se sont déplacés : les deux grandes puissances nucléaires (États-Unis et URSS) imposent aux autres, et particulièrement aux peuples européens, leurs concepts stratégiques, leur antagonisme, leur complicité, leur expansionnisme. Mais la circonstance qu'elles prétendent seules assumer les responsabilités majeures ne saurait interdire aux États d'Europe occidentale, et notamment à la France, une réflexion originale sur le thème de leur Défense. Ces quelques pages tendent à y contribuer. Tel est le but que s'est fixé l'auteur. Lire les premières lignes
L'auteur soulève ici un problème majeur mais difficile, dans une société qui, malgré les difficultés que beaucoup rencontrent, est encore une société d'abondance et de facilités. Esprit de défense, esprit civique, patriotisme, solidarité ? Tous ces mots ne sont-ils pas, en définitive, synonymes ? Dans la diversité des situations et des différences qui font d'ailleurs la richesse d'une communauté, c'est le sentiment même d'appartenance à cette communauté qu'il s'agit de remettre en honneur, la volonté de vivre en commun malgré les oppositions internes qui existent, ou à cause d'elles. Nos luttes intérieures font en effet partie de notre histoire et de notre manière de vivre en démocratie, ce qui exclut tout monolithisme de la pensée.
L'auteur pense qu'il est nécessaire de modifier les méthodes de travail des états-majors d'entreprise et des administrations, qui doivent adopter de nouveaux modes d'analyse et d'évaluation pour s'adapter à un environnement de plus en plus mouvant. Il analyse d'abord quelques systèmes existant actuellement et cherche à en faire ressortir les enseignements mais, en définitive c'est vers de nouveaux outils d'état-major qu'il se retourne.
L'auteur nous a déjà donné un article sur l'indépendance énergétique nationale (janvier 1982). Il étudie ici le problème des hydrocarbures algériens, en montrant la politique menée dès l'indépendance, et les conséquences sur les rapports franco-algériens.
Nous avons laissé à cet article (dont l'auteur est né en Yougoslavie) son caractère de témoignage sur un système de défense qui repose en fait sur une conception de la vie politique et économique qui est particulière à ce pays constitué assez récemment, et dont l'histoire a été longtemps compliquée par sa situation à cheval sur l'empire ottoman et l'empire austro-hongrois, entre la tradition latine de la Croatie, la tradition orthodoxe de la Serbie et l'influence musulmane en Albanie et au Monténégro. Déchiré avant 1914 par la rivalité des Karageorgevitch et des Obrenovitch, est-il vraiment sorti de ces divisions qu'a cru résoudre un système fédératif de républiques copié sur le modèle soviétique, en partie récusé par ailleurs ? Ajoutons que cet article a été écrit dans le cadre de recherches menées par le Groupe d'études des problèmes internationaux et de défense (Gépide), l'auteur étant responsable du secteur économique du groupe.
Cet article estintéressant pour l'étude du débat intérieur qui se livre au Japon sur les problèmes de réarmement. Mais, au lieu de considérer le Japon comme le pays modèle du XXIe siècle, pilote d'un nouvel ordre international mondial, on peut se demander s'il n'est pas simplement une anomalie, celle d'une Nation qui ne jouit pas pleinement de sa souveraineté, puisqu'elle s'en remet à une autre, les États-Unis, pour sa protection. Il ne peut en résulter, pour elle, qu'une limitation de sa liberté d'action. Elle ne peut mener une politique « équidistante des blocs » et dépend du monde libre pour ses débouchés commerciaux, sans lesquels elle s'asphyxierait dans sa situation insulaire. Telle pourrait être la véritable signification du franchissement de la barre des un pour cent du PNB pour les dépenses de défense qui prend une véritable allure de mythe. Nous renvoyons ici à la chronique « Revue des Revues » de mars analysant un article de M. Yukio Satoh (consul général à l'ambassade du Japon à Londres) paru dans le numéro 4-81 de Politique étrangère, de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Lire les premières lignes
Spécialiste des problèmes musulmans, l'auteur nous livre ici une étude des relations entre la Libye et les États-Unis, qui ont tourné à l'aigre, c'est le moins que l'on puisse dire.
À l’initiative de son président, le Dr Schlumberger, l’association nationale des auditeurs de l’IHEDN a organisé, le 24 avril 1982 à l’École militaire, un colloque sur le thème « Urbanisation et défense de l’Europe ». L’association avait centré le débat sur trois questions : urbanisation et bataille, protection des populations par évacuation, défense et urbanisme (respectivement présentés par le colonel Chaix, le général Marchand et M. Portefaix ; le préfet Bignebat a également témoigné). Ainsi le colloque, sans prétendre cerner toutes les conséquences du développement croissant de l’urbanisation, a ouvert la discussion sur un sujet fort riche, où les ambiguïtés prêtent à controverses. Lire les premières lignes
Le 6 juin, l'armée israélienne envahit le sud du Liban (Opération Paix en Galilée), officiellement dans le but de faire cesser les attaques de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) lancées depuis le Liban et en riposte à l'attentat contre son ambassadeur en Grande-Bretagne. L’auteur, spécialiste des relations internationales, détaille les enjeux et objectifs des différents pays à l’œuvre (directement ou en sous-main) ainsi que les premiers résultats. Lire les premières lignes
Chroniques
Les opérations engagées par Israël au Liban ont introduit un nouveau facteur, très important, dans le problème du Moyen-Orient. Si l’attentat contre l’ambassadeur d’Israël à Londres a pu être le prétexte à l’intervention, celle-ci a pris très vite des dimensions qui dépassaient celles d’un raid de représailles. Son objectif était l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Ceci a conduit le gouvernement israélien à faire avancer ses troupes jusqu’à Beyrouth, où se trouvaient plusieurs camps palestiniens, et jusqu’à la route Beyrouth-Damas, sans que les contingents de l’ONU aient eu l’intention ou la possibilité de s’y opposer. Lire les premières lignes
• La revue américaine Armed Forces Journal, dans son numéro de juin 1982, continue son étude sur la réorganisation du haut commandement américain, par un article de Deborah M. Kyle et Benjamin F. Schemmer dont le titre cache à peine les sympathies des auteurs : « Navy, Marines Adamantly Oppose JCS Reforms, Most Others Tell Congress Are Long Overdue » [La Marine et les Marines s’opposent violemment aux réformes du Comité des chefs d’état-major, la plupart des autres disent au Congrès qu’elles auraient dû avoir lieu depuis longtemps]. Lire les premières lignes
Alors qu’à la veille de cet été certains conflits armés s’achevaient, comme ceux des Malouines (Falkland) ou du Golfe entre l’Irak et l’Iran, alors que la guerre se rallumait au Proche-Orient aux dépens du Liban, alors qu’à New York l’Assemblée générale de l’ONU commençait une session spéciale consacrée au désarmement et que Moscou et Washington annonçaient la reprise des négociations stratégiques, les START (Traités de réduction des armes stratégiques), la vague de pacifisme, qui depuis l’automne précédent déferlait sur l’Europe occidentale, atteignait les États-Unis puis la France, avec des succès divers. Lire les premières lignes
Le service militaire comprend le service militaire actif et le service militaire de réserve. Il s’accomplit au sein de la Nationale Volksarmee (NVA) – l’Armée nationale populaire – ou des unités de gardes-frontières ou même d’autres organes reconnus par le Conseil national de la Défense. Tous les citoyens masculins sont soumis au service militaire général obligatoire. Par ailleurs, femmes et hommes peuvent effectuer un service volontaire. Lire les premières lignes
La récente dévaluation du franc ne sera évidemment pas sans conséquences sur le pouvoir d’achat des armées. Le renchérissement de l’énergie et des matières premières importées atteindra les fabrications d’armement, celui des carburants freinera les « activités » des forces. Le blocage des prix et des salaires n’aura qu’un temps, et il est à craindre qu’à l’automne prochain leur ascension ne reprenne. Dans cet environnement, la relance des exportations ne sera bénéfique à nos ventes d’armes que si nos prix restent compétitifs et si les séries produites sont suffisamment significatives pour abaisser les coûts, ce qui est, hélas, douteux si nos armées ne peuvent elles-mêmes donner l’exemple des commandes. Lire la suite
Le 26 février 1982, le ministre de la Défense, M. Charles Hernu, avait annoncé devant les membres du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), son intention de se rendre à l’École nationale des sous-officiers d’active (Ensoa) afin de témoigner de l’estime et de la confiance dont il entoure le corps des sous-officiers de l’Armée de terre. Lire la suite
On peut être étonné par l’intérêt soudain qui se manifeste pour le missile anti-navire. Il n’est pas une revue, un hebdomadaire, un quotidien qui n’ait brutalement découvert que le missile était redoutable, surtout quand il vole au ras de l’eau. Il aura suffi pour cela qu’un Exocet, dans sa version air-mer (AM-39), désempare un navire doté de moyens de défense antiaérienne (NDLR : référence à l’attaque du destroyer anglais HMS Sheffield par deux Dassault Super-Étendard argentins armés de missiles Exocet durant la guerre des Malouines en mai 1982). Lire les premières lignes
Depuis quelques années, les équipements et les systèmes des avions, civils ou militaires, paraissaient n’évoluer que très lentement. Il semblait même que des limites aient été atteintes et qu’il devenait difficile, voire impossible, de prendre en compte des besoins nouveaux – besoins imposés pourtant par la complexité croissante des missions et les charges de travail qui en résultent ; qu’il s’agisse, pour les équipages civils de navigation, de zone ou d’approche dans des zones terminales de plus en plus encombrées ou, pour le pilote militaire, de navigation basse altitude tout temps, d’interception autonome ou d’emploi de contre-mesures. Lire la suite
Le détroit de Bab-el-Mandeb est bordé d’États dont la stabilité reste mal assurée, soit que leur conservatisme ne tienne pas compte de l’évolution générale du monde, soit que leur progressisme se fonde sur une idéologie qui s’épuise à chercher le terrain le plus apte à recevoir ses racines, soit enfin que les rivalités arabes favorisent la dérive, dans certains de ces États, de territoires que le pouvoir central n’a jamais pu historiquement intégrer. Depuis la réinstallation égyptienne sur la rive asiatique du canal de Suez, l’ouverture méridionale de la mer Rouge vers l’océan Indien reprend tout son intérêt stratégique : s’ils parvenaient à le contrôler, les pays arabes qui s’opposent à l’Égypte pourraient, à l’occasion, faire perdre à ce pays le bénéfice qu’il trouve à mener jusqu’au terme l’application des accords de Camp David. Dans ce contexte général, les Yémen, la Somalie et l’Éthiopie connaissent des situations qui méritent chacune une analyse particulière. Lire les premières lignes
* Nous avons renforcé nos armes : nous nous sommes dotés d’une stratégie de dissuasion ou de défense par nous-mêmes, je dis défense parce que c’est une arme défensive et seulement défensive. Lire la suite
Bibliographie
Ce livre vient à son temps, après l’affaire des îles Falkland. Les deux auteurs sont, le premier un ancien officier de Marine, le deuxième un officier de la Royal Air Force devenu homme politique. Ces origines expliquent peut-être certaines de leurs prises de position. Lire la suite
Erwan Bergot, ancien officier de la Coloniale, parachutiste, combattant d’Indochine et d’Algérie et grièvement blessé, consacre son talent et son dynamisme, depuis qu’il a quitté l’Armée active, à faire revivre dans ses nombreux ouvrages les combats, les gloires et les épreuves de l’Armée française dans la période moderne – tâche apparemment impossible, à une époque qui rejette couramment les valeurs anciennes. Mais mission réussie, c’est ce que l’on ressent à la lecture de son dernier livre. Contaminé soi-même, on s’apprête à parcourir sans passion un morceau de littérature édifiante ; on y trouve bien autre chose : une très solide documentation militaire, un style ferme émaillé d’heureuses trouvailles et le défilé émouvant des petits et grands héros de notre toujours vivante Coloniale. Lire la suite
Si la réconciliation avec la France a été le résultat majeur de la Westpolitik allemande, mise en œuvre par le chancelier Adenauer dans les années 1950, la normalisation des relations avec la Pologne n’a pu commencer vraiment que dans les années 1970, l’Ostpolitik de la coalition sociale-libérale et la grandeur morale du geste de Willy Brandt – l’agenouillement devant le monument du ghetto de Varsovie – ont contribué de façon déterminante à lever l’hypothèque du passé qui pesait sur les rapports germano-polonais. Ce qui pourtant rapproche encore aujourd’hui les attitudes profondes qui se manifestent en France et en Pologne à l’égard de la RFA, c’est bien ce curieux mélange entre le désir profond de faire confiance à l’Allemagne nouvelle et la crainte diffuse que la montée en puissance de la RFA puisse un jour devenir à nouveau une menace pour l’équilibre européen. Lire la suite
Triloki Nath Kaul est probablement le diplomate indien le plus expérimenté. Parmi les postes qui illustrent sa longue et brillante carrière, il convient de citer le secrétariat général du ministère des Affaires étrangères, les ambassades de Moscou et de Washington. Auteur de nombreux ouvrages, dont une féroce réfutation du premier volume des mémoires de Kissinger (The Kissinger Years, Arnold-Heinemann, New Delhi, 1980 ; 112 pages), Kaul publie maintenant ses souvenirs qui éclairent non seulement la vie d’un individu mais aussi les relations internationales de son pays. Lire la suite
Ce livre du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) est en deux parties. Lire la suite
Pamphlet qui cherche à démontrer que la démarche du Club de Rome, fondée en 1968 par l’industriel italien Aurelio Peccei, sous couvert d’une vision lucide et scientifique, ne restitue en réalité, par le détour du mythe, une vision nouvelle du progrès. C’est en ce sens que les membres du Club de Rome se font, pour l’auteur, les apôtres non avoués d’une conception mondialiste et technocratique du monde visant à dépasser les souverainetés nationales. Sans doute le succès de celui-ci et la diffusion si large de ses thèses, peut-elle susciter réserves, doutes, voire jalousies, mais son rôle de promoteur d’idées et d’éducateur ne peut être mis en doute, et Philippe Braillard lui-même ne le conteste pas vraiment. Aucun groupe d’hommes, aucune action n’est totalement neutre, le Club de Rome non plus. ♦
Le théoricien de l’école de la dépendance étudie ici deux économies qui ont cherché au cours des années 1950 et 1960 à opérer une mutation en vue de parvenir à l’indépendance et à la modernisation. À défaut d’une intégration unitaire, abandonnée dès le début de la décennie 1960, ou d’une transformation socialiste de la société, on pouvait penser que les régimes baassistes instaurés en Syrie et en Irak allaient permettre la réalisation des projets de développement nationaux, fût-ce dans l’interdépendance à deux. Samir Amin cherche à montrer que la stratégie mise en œuvre n’a pas répondu à tous les espoirs. Lire la suite
Au titre volontiers provocateur, l’ouvrage de Pierre Péan opère un amalgame entre la constitution du potentiel nucléaire israélien et l’aide apportée par la France à l’Irak depuis 1975-1976 en vue d’accroître ses capacités de recherche en cette matière. Cette comparaison est bien audacieuse car les données ne sont pas identiques dans les deux cas. Lire la suite
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