Faits et dires
* Nous avons renforcé nos armes : nous nous sommes dotés d’une stratégie de dissuasion ou de défense par nous-mêmes, je dis défense parce que c’est une arme défensive et seulement défensive.
Le président François Mitterrand,
durant la conférence de presse du 9 juin 1982
* La France est prête à participer à toutes les possibilités de contrôle. Si le désarmement – le désarmement et non pas le surarmement – si le désarmement général était commencé, sans rêver, notamment par les États-Unis d’Amérique et l’Union soviétique, jusqu’à un niveau suffisant pour que je réexamine la position de la France, nous en reparlerions. Dans l’état présent des choses, il n’est pas concevable que la France renonce à la force dont elle dispose et donc ne participera pas aux négociations de ce genre.
Le président François Mitterrand, ibid.
* Les rivages de l’Europe sont nos rivages. Les frontières de l’Europe sont nos frontières. Nous nous tiendrons à vos côtés pour la défense de notre héritage de liberté et de dignité. L’engagement des États-Unis vis-à-vis de l’Europe demeure ferme et fort.
Le président des États-Unis Ronald Reagan,
à Bonn, le 9 juin 1982
* En Allemagne fédérale (RFA) le service militaire, dont la durée est actuellement de 15 mois, va être porté à 18 mois à partir de 1986 afin de faire face au manque de recrues dans les classes de faible natalité.
Le ministre de la Défense de la RFA Hans Apel,
le 9 juin 1982
* La France, elle, ne peut passer au-dessous du seuil de crédibilité, mais il en irait autrement si trois conditions étaient réunies : 1) la réduction des arsenaux des grandes puissances à des niveaux tels que l’on puisse considérer que l’écart entre les potentiels ait changé de nature ; 2) la limitation quantitative et qualitative des systèmes stratégiques défensifs pouvant neutraliser un jour la dissuasion nucléaire ; 3) des progrès significatifs dans la réduction des déséquilibres conventionnels en Europe et la disparition de toute menace chimique.
Le ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson,
devant l’Assemblée extraordinaire de l’ONU sur le désarmement,
le 11 juin 1982
* L’Union soviétique renonce dès maintenant et unilatéralement à utiliser la première ses armes nucléaires.
Le ministre des Affaires étrangères soviétique Andréi Gromyko, ibidem
* Notre but n’est pas de prévenir seulement la guerre nucléaire, mais la guerre en Europe.
Le président des États-Unis Ronald Reagan, ibidem
* Approfondir l’Alliance, c’est redéfinir les causes communes. Il n’est pas question de quitter l’Alliance tant que n’existent pas d’autres systèmes de sécurité collective pour la remplacer. Quant au pilier européen, pour être militairement crédible, il lui faudrait un responsable politique qui puisse décider en quelques minutes de l’emploi des armes, ce qui paraît difficilement concevable actuellement.
Le ministre de la Défense Charles Hernu,
devant la Commission de la Défense de l’Assemblée,
le 11 juin 1982
* Il faut savoir faire la guerre lorsqu’elle conduit à la liberté. Nous l’avons su. Il faut aussi savoir faire la paix. J’attends des peuples qui la connaissent qu’ils sachent à leur tour la conduire.
Le président François Mitterrand,
à Bruneval, le 20 juin 1982
* Nous devons rappeler sans relâche, notamment aux peuples d’Europe, que la paix ne peut pas être le résultat de la faiblesse. Nous devons raffermir la confiance du monde occidental dans la capacité de dissuasion. Le cas de la France a, dans ce domaine, une valeur
d’exemple.
Le Premier ministre Pierre Mauroy,
à Cherbourg, le 23 juin 1982
* Les arsenaux nucléaires des États-Unis et de l’URSS pourraient être considérablement réduits sans pour autant restreindre la sécurité.
La Première ministre Margaret Thatcher,
à l’ONU, le 23 juin 1982
* Principaux points du document sur « la maîtrise des armements et le désarmement » adopté à Bonn, le 10 juin 1982 par les 16 membres de l’Alliance atlantique :
Nous appelons l’URSS à accepter des réductions significatives des forces nucléaires stratégiques américaines et soviétiques visant essentiellement les systèmes intercontinentaux les plus déstabilisants.
Euromissiles : la proposition des États-Unis tendant à l’élimination complète de tous les missiles américains et soviétiques basés à terre est de nature à avoir un résultat équitable et à accroître la sécurité de tous.
MBFR (Réduction mutuelle et équilibre des forces en Europe) : nous soumettrons prochainement un projet de traité constituant une nouvelle proposition d’ensemble tendant à relancer ces négociations et à réaliser l’objectif d’accroître la stabilité et la sécurité en Europe.
CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération européenne) : une conférence sur des mesures de confiance et de sécurité ainsi que sur le désarmement en Europe ouvrirait la voie à un accroissement de la transparence et de la stabilité dans l’ensemble de l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural. ♦