Défense à travers la presse
La fin de l’année 1982 a donné l’occasion aux ministres de l’Alliance atlantique de manifester à Bruxelles leur cohésion alors que dans les jours suivants, Ronald Reagan se heurtait au Congrès américain à propos des crédits attendus pour la mise en chantier des missiles MX (Missile eXperimental). C’est dans ce contexte, qu’à propos du 60e anniversaire de la création de l’Union soviétique, à Moscou, le numéro un Youri Andropov émettait une série de propositions destinées, à ses yeux, à rétablir un équilibre militaire aussi bien en Europe qu’entre les deux Grands (cf. Faits et dires). Une initiative qui a aussitôt occulté tous les autres sujets.
Pour Noël Darbroz il s’agit d’un coup de maître car il semble bien malaisé de discerner les véritables intentions du Kremlin. Et dans La Croix du 23 décembre 1982, il fait cette analyse :
« Alors que les SS-20 sont en place et qu’aucun moyen adéquat de riposte au même niveau n’existe, l’Union soviétique entend par tous les moyens maintenir l’avantage acquis. Elle utilise pour cela deux atouts majeurs : l’appel direct à une opinion publique occidentale travaillée par les manœuvres pacifistes ; la volonté de dissocier l’Europe des États-Unis en la privant du parapluie nucléaire américain et en confiant sa protection à la France et à la Grande-Bretagne alors que ces deux pays ne peuvent faire contrepoids à la formidable puissance soviétique. À cela s’ajoute un malaise qui naît de la façon dont Andropov présente son offre : un chantage qui relève de l’ultimatum. C’est à prendre ou sinon gare. Déjà les Européens sont otages… Et si Youri Andropov, pour diverses raisons, pour fêter son avènement, parce qu’il pense que l’URSS est suffisamment puissante pour s’offrir la possibilité d’ouvrir un vrai dialogue, était sincère ? »
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