Aéronautique - Le missile de croisière
Le mois de décembre 1982 a vu la mise en service opérationnelle de la première unité de Boeing B-52 Stratofortress armés de missiles de croisière, sur la base aérienne de Griffiss (État de New York). Figurant déjà en nombre significatif dans les panoplies de l’US Air Force et de l’US Navy, cette arme fait son entrée dans le club des missiles stratégiques à côté des engins balistiques basés à terre ou embarqués sur des sous-marins. Le missile de croisière suscite, en raison de son originalité, un grand nombre de questions auxquelles cette rubrique se propose d’offrir un début de réponse.
Historique
Au cours de la dernière décennie, le durcissement des défenses adverses a singulièrement compliqué la mission des avions de pénétration ; c’est ainsi qu’un profil de vol à basse altitude n’assure plus une sécurité suffisante face aux systèmes de détection modernes, aux missiles sol-air les plus performants et aux intercepteurs possédant la capacité de tir vers le bas.
Ceci ne signifie pas pour autant que la pénétration en territoire ennemi soit impossible et les derniers conflits nous ont montré que des solutions existaient ou étaient en vue dans un proche avenir. Une première voie a consisté à doter les avions de contre-mesures électroniques permettant une saturation des défenses et une autoprotection des vecteurs ; une deuxième solution réside dans une diminution de la signature radar des avions ; on peut également confier la pénétration au-dessus du territoire hostile à un missile de croisière possédant un long rayon d’action. C’est cette dernière solution qui a été retenue en 1977 par les États-Unis, lorsque le président Jimmy Carter a décidé de renoncer au bombardier stratégique Rockwell B-1 Lancer en faveur du missile de croisière jugé moins onéreux.
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