Défense à travers la presse
Aux alentours du 8 mai 1985, les journaux ont abondamment commenté la visite du président Reagan au cimetière de Bitburg (RFA), où reposent certains soldats SS. Convenait-il vraiment, comme on a pu le faire, de donner une signification politique ou morale à ce qui ne fut sans doute que maladresse des services du protocole ? Le lecteur attentif aura aussi été étonné qu’on lui présente le 8 mai 1945 comme la fin de la Seconde Guerre mondiale : le Japon ne capitula cependant que le 2 septembre 1945 ! Plusieurs de nos confrères semblent l’avoir oublié.
En France, même l’attention des commentateurs a été retenue par la nomination du général Jean Saulnier à la succession du général Lacaze en tant que Chef d’état-major des Armées, le Chef d’état-major particulier du président de la République étant désormais le général Forray. Pour Jacques Isnard, dans Le Monde du 24 mai 1985, il est évident que « rarement les hommes choisis pour occuper la haute hiérarchie militaire auront incarné avec autant de réalisme les aspirations du pouvoir politique. Comme si le chef de l’État et son ministre de la Défense avaient voulu, en jouant du symbole, signifier hors des frontières quelles étaient les règles du jeu stratégique pour la France ». Et de son côté Libération se plaisait à donner une interprétation purement politique : « On peut difficilement mieux laisser entendre à l’opposition que le chef de l’État veut conserver, en cas de cohabitation, la défense dans son domaine réservé ».
Puis il y eut la mise en service du SNLE l’Inflexible à l’île Longue et le Salon du Bourget, deux événements dont la presse a examiné l’importance à la lumière de la nouvelle stratégie américaine. Dans l’ensemble, les analyses aboutissent aux mêmes conclusions, ce qui est heureux pour le consensus national mais plutôt gênant pour une revue de la presse dont le contenu va donner l’impression d’une continuelle répétition. Il est évident que l’Initiative de défense stratégique (IDS) du Président américain Ronald Reagan a relancé le débat sur nos problèmes de sécurité tout autant que sur les possibilités d’une coopération européenne.
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