Revue des revues
• Le numéro du printemps 1985 de la revue Foreign Affairs publie, sous la signature de Fred Charles Iklé, sous-secrétaire à la Défense depuis 1981 et directeur de l’agence américaine pour la maîtrise des armements et le désarmement (ACDA) sous les administrations Nixon et Ford, un article intitulé : « Nuclear strategy: can there be a happy ending? » [La stratégie nucléaire : peut-il y avoir une fin heureuse ?]. Cet article est une défense sans nuance des buts poursuivis dans l’IDS (Initiative de défense stratégique) par le président Reagan, la disparition des armements nucléaires.
M. Iklé constate d’abord que les États-Unis n’ont pu arrêter la course aux armements nucléaires. Depuis 20 ans ils vivent sur l’idée que la stabilité stratégique repose sur une vulnérabilité acceptée par les deux côtés. La « pauvreté intellectuelle » de cette théorie est en grande partie le fondement de l’opposition à une défense stratégique. Ces opposants prétendent aujourd’hui qu’il s’agit d’un fait : on ne peut pas supprimer les armes nucléaires.
La thèse soutenue par M. Iklé est que l’on peut inventer autre chose. Il existe d’autres moyens de destruction massive et « conclure… que la seule manière pratique de se protéger contre une destruction est la menace d’une rétorsion de même ordre reflète non un fait permanent mais un choix doctrinal ». Par exemple, on aurait pu fabriquer une arme biologique, mais un traité permet de mettre sur pied les défenses appropriées et interdit les expérimentations et le stockage des armes biologiques offensives, ce qui est l’inverse de la logique qui a présidé au Traité ABM (Anti-Ballistic Missile, mai 1972).
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