Faits et dires
* Persévérer dans notre volonté d’assurer notre sécurité par le moyen de la stratégie que nous avons choisie, qui assure notre indépendance nationale : c’est ce que l’on appelle la stratégie autonome de dissuasion… La deuxième réalité, elle est que la militarisation de l’espace, qui soit se prépare, soit se développe ici et là. en tout cas du côté des deux grandes puissances, elle, ne s’arrêtera pas par miracle… Parce qu’il s’agit d’une autre stratégie, balistique cette fois-ci et bien au-delà de l’atmosphère, il faut que la France elle-même s’y prépare : de même que le relais ne pourra être assuré, afin d’atteindre à un potentiel suffisant dans ce domaine si difficile, que si cette conception devient européenne.
Président Mitterrand, déclaration liminaire
à la conférence de presse du 21 novembre 1985
* L’Europe ne peut pas rester hors de la connaissance des technologies spatiales. Elle ne peut pas être absente de l’espace… Si les deux plus grands ont l’imprudence de s’engager dans ce que l’on appelle « la guerre des étoiles » eh bien, je dis : qui voudra garder son indépendance devra se pourvoir des moyens ajustés à ses capacités et à la protection de son propre territoire. Est-ce que j’esquisse une défense européenne dans la pleine acception du terme ? Je ne pense pas que les données présentes rendent possible, autant que le souhaiteraient certaines personnes, la défense européenne.
Président Mitterrand, ibid.
* Les deux parties sont convenues qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée. Elles ne chercheront pas à s’assurer la supériorité militaire. Elles souhaitent des progrès rapides à propos des armes stratégiques (le principe d’une réduction de 50 % des arsenaux est mentionné). Le secrétaire général et le président ont réaffirmé les engagements de leurs pays de respecter le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Communiqué commun soviéto-américain à Genève, le 21 novembre 1985
* Nous connaissons les problèmes auxquels une réponse doit être apportée, nous travaillerons ensemble à une très nette réduction des armements nucléaires offensifs et à l’établissement d’un système de défense non nucléaire ou d’autres systèmes assurant une plus grande sécurité au monde… Les vrais résultats de Genève ne seront connus que dans des mois et des années.
Ronald Reagan, Genève, le 21 novembre 1985
* Nous avons décidé que nous devons contribuer à la diminution de la menace d’une guerre nucléaire. Nous ne devons pas laisser la course aux armements s’étendre à l’espace et nous devons l’arrêter sur terre.
Mikhaïl Gorbatchev, Secrétaire général du Parti communiste
de l’Union soviétique, Genève, le 21 novembre 1985
* L’Union soviétique sera contrainte d’améliorer l’efficacité, la précision et la puissance de ses armements pour neutraliser, si nécessaire, la machine électronique spatiale de la guerre des étoiles.
Mikhaïl Gorbatchev, devant le Soviet suprême, le 27 novembre 1985