Institutions internationales - Lutter en commun contre le terrorisme - Le Pentagone indispose Madrid - La Turquie embarrasse la CEE - Moscou courtise et déconcerte l'Union de l'Europe occidentale
La France, lors du Conseil des ministres du 9 avril, a décidé de ratifier les accords de janvier 1977 et du 4 décembre 1979 contre le terrorisme. L’expectative des autorités françaises, jusqu’à présent, tenait à leur manière de réagir contre cette forme de guérilla. Les résultats obtenus face au Front de libération de la Bretagne (FLB) et, dans une moindre mesure, face au Front de libération nationale corse (FLNC), avaient pu convaincre certains responsables de l’efficacité de mesures ponctuelles, allant jusqu’à l’amnistie. C’était ne pas tenir compte de l’internationalisation d’autres formes de terrorisme, comme celle d’Action directe ou des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). On se trouve là en présence, non d’une sorte de lutte indépendantiste, mais bel et bien d’une violence tendant à déstabiliser les démocraties occidentales devenues insouciantes du fait de l’état de paix imposé par le blocage nucléaire.
De ce fait, le partage des renseignements et une systématisation des extraditions s’imposaient aux pays d’Europe occidentale. Malgré cela, il n’y a pas si longtemps encore, la commission française de l’informatique jugea abusive la constitution de fichiers à l’image de ceux de la République fédérale d’Allemagne (RFA) dont on connaît l’efficacité. Depuis lors, il y eut les graves attentats commis à Paris à l’automne dernier puis la démission d’un jury populaire objet de menaces. Un surcroît de réalisme et de coopération européenne apparut indispensable, d’où sans doute notre changement d’attitude envers la convention antiterroriste signée à Strasbourg, en janvier 1977, par les 21 membres du Conseil de l’Europe et l’accord de Dublin accepté par les Communautés européennes en vue d’appliquer la précédente convention. C’est un nouveau pas vers une solidarité accrue dans la lutte contre le terrorisme. Les tenants d’un juridisme pointilleux avanceront sans doute que la liberté et la vie humaine vont se trouver amoindries ou dévaluées par la bureaucratie policière généralement clouée au pilori en de telles occasions alors qu’existent des lois fixant ses responsabilités et ses droits. Les terroristes de tout acabit, eux, n’en ont cure.
Le Pentagone indispose Madrid
L’Espagne reconduira-t-elle la concession des bases dont disposent les États-Unis sur son sol, l’accord venant à expiration en mai prochain ? Les discussions engagées entre Washington et Madrid sur l’utilisation de ces bases n’inclinent guère à l’optimisme pour l’instant. Certes, cette affaire ne concerne pas directement l’Alliance atlantique, puisque les membres de l’Otan (sauf clause restée secrète) n’y ont pas accès, contrairement aux stipulations du traité passé en 1951 avec le Portugal pour les Açores (base de Lages). Il n’en reste pas moins qu’un retrait américain d’Espagne affaiblirait le flanc Sud-Ouest de l’Alliance tant est grande l’importance des installations à vocation atlantique et méditerranéenne.
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