Revue des revues
• La revue américaine Orbis, organe du Foreign Policy Research Institute, dans son numéro d’hiver 1987, publie un article sur l’accord de Stockholm de-septembre 1986, rédigé par John Borawski, Stan Weeks et Charlotte E. Thomson. Ces trois auteurs rappellent d’abord que cet accord a été le résultat d’une Conférence sur les mesures de confiance et le désarmement en Europe (CDE) réunissant trente-cinq États. Ils le présentent comme étant « une contribution modeste mais tangible » pour éliminer les barrières qui séparent l’Est et l’Ouest et pouvant avoir une influence sur les négociations de Genève sur les armes nucléaires et chimiques.
L’article retrace la genèse de l’affaire. L’Acte final d’Helsinki (août 1975) de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) avait déjà prévu des mesures de confiance, mais leurs défauts sont apparus avec le temps ; le Pacte de Varsovie a renforcé ses moyens d’attaque par surprise. Le 25 mai 1978, le président Giscard d’Estaing a proposé une nouvelle conférence, lors de la session spéciale des Nations unies sur le désarmement. Cette conférence devrait se substituer aux négociations Mutual Balances and Force Reduction (MBFR) de Vienne qui traînent depuis 1973. Au lieu de discuter entre « blocs » sur une zone trop restreinte (l’Europe centrale), on mettrait en cause le territoire du pays le plus armé en forces classiques, l’URSS. Par un mémorandum du 19 mai 1978, la France a proposé un processus CDE en deux temps, le premier traitant des mesures de confiance, le deuxième de désarmement. Après plusieurs années de négociations intensives, on a pu fixer à Madrid, le 15 juillet 1983, le mandat d’une conférence sur des mesures de confiance s’appliquant de l’Atlantique à l’Oural.
À Stockholm, à partir du 17 janvier 1984, il est très vite apparu que les trente-cinq délégations ne comprenaient pas de la même manière ce que devaient être ces mesures. L’Otan propose six mesures destinées à obtenir la « transparence » des dispositifs militaires, pour s’assurer que les activités militaires ne s’écartent pas anormalement de la routine du temps de paix. La Roumanie propose de son côté des mesures plus contraignantes, mais aucune des deux propositions ne laisse de place à des vérifications. Les soviétiques présentent leur point de vue le 8 mai, avec des améliorations de détail et un projet de traité sur le non-emploi en premier de l’arme nucléaire et de la force en Europe, ou des mesures comme la limitation des budgets militaires. De plus ils remettent en cause la zone fixée à Madrid.
Il reste 83 % de l'article à lire