Faits et dires
Pour faciliter la conclusion sans délai d’un accord sur les euromissiles, nous proposons d’amorcer l’examen du problème de la réduction et du démantèlement ultérieur des missiles d’une portée de 500 à 1 000 kilomètres qui sont stationnés en Europe… Des réductions radicales des armements stratégiques offensifs restent le fond du problème. Nous sommes prêts à des mesures décisives en ce domaine, soit des réductions de 50 % sur cinq ans, soit l’élimination totale d’ici dix ans, à condition que le Traité Anti Balistic Missile (ABM) soit strictement respecté et que la course aux armes dans l’espace soit empêchée… L’Union soviétique a cessé la fabrication d’armes chimiques et je tiens à préciser que nous avons lancé la construction d’une entreprise spéciale destinée à détruire ces armes.
M. Gorbatchev, le 10 avril 1987 à Prague
* Nous ne sommes pas dans cette négociation et nous n’avons pas à y prendre position. Nous ne voulons pas y être tant qu’il n’y aura pas de progrès réels des pays qui sont surarmés.
M. André Giraud, ministre de la Défense, le 10 avril 1987
* Nous touchons à cette question essentielle : sommes-nous en train d’aboutir à quelque chose qui apporte à l’Europe et à l’Alliance plus ou moins de sécurité, même si les armements sont réduits ?
Sir Geoffrey Howe, secrétaire du Foreign Office, le 16 avril 1987
* Nous sommes pour le maximum de désarmement compatible avec le maximum de sécurité.
M. Giulio Andreotti, ministre des Affaires étrangères italien, le 16 avril 1987
* Le désarmement ne peut concerner le plus faible si cela doit renforcer le plus fort… Pourquoi discuterions-nous de nos armes alors que nous n’en avons que quelques centaines, que M. Gorbatchev en a plus de 11 000, toutes capables de tomber en Europe ?
M. André Giraud, le 9 avril 1987, interview à La Croix
* Un conflit conventionnel, compte tenu du progrès des armements, dépasserait en horreur la Seconde Guerre mondiale. De ce point de vue la situation n’a jamais été plus préoccupante car la tentation est toujours grande d’utiliser la supériorité. Or, le bloc soviétique a constitué des arsenaux dont la supériorité quantitative, et parfois qualitative sur ceux de l’Alliance atlantique est profondément préoccupante… Nous ne menaçons personne. Mais tout agresseur qui songerait à s’en prendre aux intérêts de la France doit savoir que notre pays s’est doté des moyens de l’en dissuader.
M. André Giraud, 8 avril 1987, à l’Assemblée nationale