Afrique - Le Soudan à la recherche de stabilité à l'intérieur et dans ses alliances - Les souverainetés en armes
Situé à la charnière des mondes méditerranéen, africain et oriental, le plus grand État d’Afrique par sa superficie demeure instable à cause de la diversité des influences extérieures qui le traversent et du manque d’homogénéité, sur le plan national, des populations qui l’habitent. Les différences de traditions, voire de religions ou, à l’intérieur d’une même croyance, les oppositions dogmatiques ne permettent pas, à un pouvoir central, tenu, dans le meilleur des cas, par une coalition de plusieurs tendances appliquant un programme de compromis, d’obtenir facilement un consensus national.
Après l’éviction du maréchal Nemeyri (1985) et la tenue d’élections démocratiques, les fonctions de chef de l’État ont été remises à un « Conseil de souveraineté » dont la composition exprime bien la complexité de la situation intérieure du Soudan. Il comprend cinq membres : deux représentent le parti Oumma, majoritaire au parlement, deux le « Parti démocrate unitariste » (PDU) (1) son associé au gouvernement, un ceux des partis politiques du Sud qui consentent à collaborer avec les musulmans du Nord, dont l’Oumma et le PDU sont l’émanation politique des deux tendances traditionnelles opposées. L’opposition du PNI, importante au parlement (2), n’a pas de représentant au « Conseil de souveraineté » bien que le rôle de celui-ci soit d’arbitrer les conflits graves pouvant survenir entre les différentes tendances de la nation.
Le gouvernement fut confié à M. Sadek el-Mahdi parce qu’il était le mieux à même, comme chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de députés et étant donné sa personnalité, de résoudre les deux principaux problèmes du pays : la crise économique et la rébellion sudiste. Ces deux problèmes sont d’ailleurs en partie liés : d’un côté, parce que l’effort financier qu’exige la répression est difficilement supportée par l’économie nationale, de l’autre, parce que les principales ressources à développer pour sortir le pays du marasme se trouvent dans le Sud ; leur exploitation dépend donc de la pacification des provinces méridionales (3).
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