Défense dans le monde - Jaffna, leçons d'une mauvaise bataille
Conformément à un accord signé le 29 juillet 1987 entre Julius Jayewardene et Rajiv Gandhi, l’armée indienne intervient au Sri Lanka dans la lutte contre les séparatistes tamouls dont les effectifs sont évalués à quatre ou cinq milliers. Le noyau dur est constitué par le LTTE (Liberation Tigers for Tamil Eelam), fort de 2 500 hommes. Quant aux forces indiennes, on les estime à une dizaine de milliers d’hommes au début du mois d’octobre. L’arrivée de renforts fut continuelle et ce sont sans doute plus de 10 000 hommes qui participèrent effectivement à la bataille de Jaffna.
La tension entre les forces de l’IPKF (Indian Peace Keeping Force) et le LTTE commença à monter dès le début du mois de septembre. Le LTTE avait, à peine quelques jours après la signature de l’accord du 29 juillet 1987 (et sans que les Indiens ne s’y opposent réellement), entrepris d’éliminer physiquement tous les dirigeants des autres groupes indépendantistes. Le 5 octobre 1987, 17 militants du LTTE, arrêtés à Jaffna par les Sri Lankais et menacés d’être transférés à Colombo pour interrogatoire, avalèrent la capsule de cyanure qu’ils avaient l’habitude de porter à leur cou. Ce suicide collectif devait avoir des répercussions imprévisibles.
Les militants du LTTE entreprirent le 8 octobre des actions de représailles dirigées contre l’IPKF qui se traduisaient par l’assassinat de 5 militaires indiens. Le lendemain, le ministre de la Défense indien Krishna C. Pant, avec l’accord du gouvernement sri lankais, décidait de réduire par la force les séparatistes tamouls concentrés dans leur place forte de Jaffna.
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