Faits et dires
* Notre force de dissuasion dépend des ordres que donne le président de la République. Nul ne peut par-dessus lui décider pour la nation et pour l’armée.
Président Mitterrand, le 16 mars 1988, à Creil
* Au moment où, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les deux blocs sont engagés dans un processus de désarmement, il serait paradoxal et inopportun de se surarmer. Un équilibre devrait être cherché au niveau le plus bas possible.
Président Mitterrand, le 2 février 1988, à US News and World Report
* La dissuasion ne veut pas dire surarmement. L’essentiel est de comprendre que sans armes nucléaires crédibles il n’y a pas de dissuasion véritable, donc de possibilité de désarmement équilibré.
M. Jacques Chirac, le 1er mars 1988
* La France doit jouer un rôle plus actif au sein de l’Alliance atlantique pour que celle-ci puisse devenir une alliance entre égaux : l’Amérique du Nord d’un côté, l’Europe occidentale de l’autre.
M. Jacques Chirac, le 8 mars 1988
* S4 : un missile de ce type, qui permet une plus grande précision, pourrait en cas de nécessité se voir attribuer une fonction d’ultime avertissement sur le sanctuaire d’un agresseur éventuel.
M. Jacques Chirac, ibidem
* La dissuasion française, attachée à la défense de nos intérêts vitaux, doit prendre en considération, dans la définition de ceux-ci, les liens politiques, économiques et culturels qui l’unissent à ses voisins. Une menace peut ainsi intervenir en avant de ses frontières et, par là même, notre propre dissuasion nucléaire peut être concernée dans les mêmes conditions… La conception des intérêts vitaux de chacun est de moins en moins limitée à son strict cadre géographique national.
M. André Giraud, ministre de la Défense, le 22 mars 1988, à Londres
(discours reproduit au début de cette revue)
* La supériorité dont jouit le Pacte de Varsovie dans le domaine classique n’est pas l’unique raison de la présence des armes nucléaires sur le territoire européen. Les pays de l’Alliance sont et demeureront menacés par les forces nucléaires soviétiques dont les portées varient… C’est pourquoi dans un avenir prévisible la dissuasion devra continuer à reposer sur une combinaison appropriée de forces nucléaires et classiques.
Communiqué de l’Alliance atlantique, le 2 mars 1988, à Bruxelles♦