Marine - Une mission de la Marine : la présence
Dans son Testament politique, Richelieu écrit ceci : « La mer est celui des héritages sur lequel les droits souverains prétendent plus de part et cependant c’est celui sur lequel les droits d’un chacun sont moins éclaircis ; les vrais titres de cette domination sont la force et non la raison ». Pour que la France fût forte, le grand cardinal voulut qu’elle fût présente sur mer, et il s’attacha à créer la marine de guerre nécessaire à cette politique. Trois siècles et demi d’histoire maritime et l’évolution récente du droit de la mer n’ont pas infirmé ce jugement. Le navire de guerre qui par nature évolue en espace international y représente l’État et témoigne de sa force. Chacune de ses actions, fût-ce la simple présence, engage l’État et témoigne de sa volonté. L’utilisation appropriée de sa marine de guerre permet à tout gouvernement de signifier clairement aux autres nations ce qu’il estime conforme à sa politique et propre à favoriser ses intérêts et son ambition.
Le rôle politique des forces navales
Ce rôle politique de la marine a bien été compris par l’amiral Gorshkov qui le résumait ainsi : « Démontrer le pouvoir économique et militaire au-delà des frontières ; montrer sa préparation à l’action, dissuader les ennemis potentiels et soutenir les amis ; surprendre les ennemis probables par la perfection des équipements montrés et affecter leur moral ; enfin, leur suggérer à l’avance l’inutilité du combat, ce qui a souvent permis l’exécution des buts politiques sans recours à des opérations militaires, par la seule menace d’ouvrir les hostilités » (cité par Hervé Coutau-Bégarie dans : La puissance maritime soviétique, Ifri/Economica, 1983, 198 pages).
Il reste 88 % de l'article à lire