Revue des revues
• La revue Survival, organe de l’Institut international d’études stratégiques de Londres, publie dans son numéro de juillet/août 1988 un article de M. Seweryn Bialer, directeur de l’Institut de recherches sur les changements internationaux à l’Université de Columbia (New York), dont le sujet est la « nouvelle pensée » soviétique, équivalent en politique étrangère de la « perestroïka ».
Cette nouvelle pensée aurait des origines nombreuses et profondes. Seweryn Bialer voit d’abord une crise du système qui, par nature, serait à la fois politique, sociale, économique, idéologique et culturelle, coïncidant avec la troisième révolution industrielle en pays capitalistes. La politique étrangère de l’URSS serait dans une impasse : la supériorité ne peut être atteinte dans le domaine militaire ; l’Alliance atlantique est solide ; la situation en Afghanistan et dans le Tiers-Monde n’évolue pas favorablement. Un dirigeant à la fois pragmatique et innovateur a pris le pouvoir.
L’article analyse ce qui fait l’évolution en politique étrangère. La diplomatie soviétique lui paraît montrer une souplesse nouvelle et impressionnante dans la conduite des négociations et dans l’amélioration des rapports avec les pays capitalistes. La doctrine militaire va vers une « défense active » qui, implicitement, reconnaît le bien-fondé des craintes provoquées par les forces conventionnelles du Pacte de Varsovie dans l’Otan. Si elle est appliquée, cette nouvelle doctrine militaire devrait grandement faciliter les négociations sur la réduction de ces forces. Plus remarquable encore serait l’abandon par l’URSS du concept de « sécurité absolue » pour celui de « sécurité commune ». C’est reconnaître que chaque partie doit prendre en compte les réactions de l’autre partie et que la course aux armements n’améliore en rien la sécurité mutuelle.
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