Née de l'échec de la Communauté européenne de défense (CED), l'Union de l'Europe occidentale (UEO) n'a jamais rempli en fait les deux missions contradictoires dont elle avait hérité du Traité de Bruxelles : contrôler le réarmement allemand et assurer la défense de l'Europe. Dans cette dernière fonction, elle a été rapidement supplantée par l'Otan et son Comité permanent des armements a été mis en sommeil. Avec l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté et les aspirations des Européens à prendre en main leur défense, les conditions de son réveil sont réunies.
L'Union de l'Europe occidentale (UEO), la Belle au bois dormant des pactes ?
Dans l’actualité des questions de défense, l’Union de l’Europe Occidentale (U.E.O.) est revenue au premier plan. Le discours prononcé le 21 novembre dernier par M. Jobert devant l’Assemblée de l’U.E.O. en a été l’occasion (1). La prise de conscience du caractère de plus en plus spécifique de la défense de l’Europe en est la raison profonde.
Qu’est-ce que l’U.E.O. ?
De l’U.E.O., il est de bon ton de dire qu’elle est somnolente, comme de l’enzyme qu’il est glouton. L’U.E.O. est pourtant une organisation pleine de virtualités.
À l’origine de l’U.E.O. se trouve le traité de Dunkerque, signé le 4 mars 1947 entre la Grande-Bretagne et la France, « en cas de nouvelle agression allemande ». Par le traité de Bruxelles, conclu le 17 mars 1948, les pays du Benelux souscrivent aux mêmes engagements que les signataires du traité de Dunkerque et, sous l’influence de Paul-Henri Spaak, mettent sur le même plan que le danger allemand celui provenant du bloc soviétique. L’organisation du traité de Bruxelles (O.T.B.), qui naît de cette alliance strictement européenne, devient en 1954 l’U.E.O., par suite de l’accession de l’Italie, puis de la R.F.A. à l’O.T.B. et comme conséquence de l’échec de la C.E.D.
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