Les armes nucléaires deviennent de plus en plus sophistiquées et onéreuses. Loin de stopper le processus, les accords SALT n'ont fait que le relancer en transposant la course aux armements nucléaires du plan quantitatif au plan qualitatif (durcissement, « mirvisation », etc.). Ainsi s'accentue le divorce entre dissuasion et stratégie opérationnelle, la complexification de l'une entamant la crédibilité de l'autre. Un retour à une véritable stratégie opérationnelle, répondant mieux aux besoins d'une défense à l'échelle de l'Europe, parait possible grâce aux « mininukes » à base de charges « propres », subkilotonniques, constituant en quelque sorte l'indispensable « petite monnaie de la puissance nucléaire ».