Vœux
En adressant à nos lecteurs les vœux de toute l’équipe de Défense Nationale pour l’année 1990, nous savons à l’avance que celle-ci sera, à beaucoup d’égards, une année de changements et donc d’incertitudes en même temps que d’espoirs.
Dans l’éditorial publié ici même au mois d’octobre dernier, nous estimions déjà que les transformations auxquelles nous étions en train d’assister dans une grande partie du monde, et particulièrement en Europe de l’Est, allaient se développer et changer les équilibres établis depuis plusieurs décennies : elles se sont accélérées durant ces derniers mois à un rythme qu’il était difficile de prévoir. Constatant le retard que l’on avait mis souvent, en France, à en prendre la mesure, nous disions que ce retard n’était plus de mise et qu’il était temps, avec toutes les précautions nécessaires, d’analyser les changements en cours et d’examiner les conséquences de tous ordres, politiques, économiques, stratégiques, qui en résulteraient inévitablement, y compris pour notre défense nationale. C’est la tâche à laquelle il faudra consacrer une grande partie de nos efforts au cours de l’année qui vient.
Nous avons commencé de l’entreprendre déjà, comme nos lecteurs l’ont vu, par exemple en consacrant, voici un mois, un dossier sur les problèmes du désarmement, en publiant dans ce numéro un ensemble de textes sur les problèmes et l’avenir du service militaire dans le contexte national et international nouveau, en préparant pour le prochain numéro un autre dossier sur l’Allemagne, dont l’évolution conditionne le statut futur de l’Europe. D’autres dossiers suivront, en même que seront maintenues et développées les grandes rubriques et les chroniques de cette revue et que seront explorés des thèmes nouveaux, tels que la condition militaire et la sociologie des armées, en France comme à l’étranger.
Le développement de notre revue, auquel nous nous attacherons durant l’année qui vient, n’aura, en définitive, d’autre but que de prendre en compte aussi lucidement et aussi complètement que possible des changements du monde, de comprendre les problèmes nouveaux qui en résultent, les crises qui peuvent aussi en émaner et d’examiner les réponses que l’on peut y apporter. Est-il besoin de dire que ces changements, en posant de nombreuses questions et en provoquant bien des débats, appellent de la part de tous les courants de pensée, de tous les responsables de ce pays, une réflexion nouvelle ? Notre mission est de faire en sorte que cette réflexion trouve sa place dans les colonnes de notre revue, mais avec pour préoccupation ce qui demeure, comme auparavant, notre centre principal d’intérêt et même notre raison d’être : la défense nationale. ♦