« La politique spatiale de la France » a fait l'objet d'un article de J.F. Denisse en mai 1973. « Les programmes d'application spatiale et la coopération internationale » ont été ensuite traités par M. Bignier, directeur général du Centre national d’études spatiales (Cnes) en octobre 1973. Ces articles appelaient un complément depuis que la « Conférence spatiale européenne » tenue à Bruxelles en juillet 1973 avait, entre autres décisions, pris celle du développement d'un lanceur lourd, Ariane, destiné à donner à l'Europe son indépendance pour la mise en orbite géostationnaire des satellites d'application. La genèse de ce programme, sa nature, ses possibilités et ses conditions de développement sont exposées ici par Yves Sillard qui dirige à Brétigny-sur-Orge la Direction des lanceurs du Cnes et Jean-Claude Bouillot, chargé des relations extérieures de cette direction.
Sciences et techniques - Ariane, programme européen de lanceur lourd
La Conférence Spatiale Européenne tenue à Bruxelles le 31 juillet 1973 a marqué un tournant décisif dans la politique européenne en matière spatiale. Des décisions majeures ont en effet été prises, manifestant la volonté des pays participants d’engager résolument l’Europe vers un programme spatial cohérent. Outre la création d’une Agence Spatiale Européenne unique, chargée de gérer les programmes communautaires et de coordonner l’ensemble des programmes nationaux, les décisions prises comportent essentiellement trois volets :
— Le développement d’un module de sortie qui permet à l’Europe de s’engager, en coopération avec la NASA, vers l’utilisation de la navette spatiale et de se familiariser avec les problèmes relatifs aux vols habités.
— Le développement d’un satellite de navigation maritime, appelé Marots, qui vient s’ajouter aux programmes de satellites d’application déjà décidés en matière de télécommunication, de navigation aérienne et de météorologie.
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