En novembre 1973, dans l’immeuble parisien de l’UNESCO, s’est tenu assez discrètement un colloque organisé par la Fondation pour les Études de Défense Nationale sur le thème « La perception des menaces ». On en a peu parlé dans la presse – à une exception près, très remarquable et à laquelle la rédaction se plait à rendre hommage, celle du Monde Diplomatique qui a consacré 15 pages en mars dernier à ce colloque – et à la télévision – pas beaucoup, car ce genre de sujets ne mobilise guère l’opinion de nos jours. Et pourtant, parmi les idées qui ont été agitées à cette occasion dans un des amphithéâtres feutrés de l’avenue de Suffren, on peut trouver quelques sérieux sujets de réflexion.
À propos d'un colloque - Menaces et perception des menaces
Le colloque avait été précédé d’un sondage d’opinion, confié à l’IFOP, et qui devait servir de base aux travaux. Ce sondage avait pour but de déterminer comment les Français perçoivent les « menaces » de toute nature auxquelles ils se trouvent exposés, et d’obtenir un classement de ces menaces selon leur probabilité, leur gravité, et le degré de mobilisation qu’elles suscitent.
Sans entrer dans le détail des résultats qui, à ma connaissance, n’ont d’ailleurs pas jusqu’ici fait l’objet d’une publication complète, il est impossible de ne pas être frappé par l’un des points mis en évidence : si les Français, dans leur ensemble, classent la menace de guerre atomique ou celle d’invasion étrangère parmi les plus graves, et à une très grande majorité, ils les classent aussi, à une non moins grande majorité, parmi les moins probables.
Comment expliquer cette attitude d’esprit, à première vue surprenante ?
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