Défense en France - La reconversion des militaires dans la vie civile (II)
La chronique de mai 1990 a montré l’évolution de la politique des personnels militaires : du dégagement brutal des cadres de 1945, on est passé à partir de 1962 à une politique d’aides diversifiées à la reconversion, y compris pour les personnels appelés et pour les conjoints des cadres. Il reste à préciser le dispositif mis en place pour ces aides, à en apprécier les résultats et les perspectives d’avenir.
Les structures de la reconversion
La complexité des problèmes et des textes administratifs se reflète dans la diversité des structures. Jusqu’en 1982, la politique de reconversion était définie par l’état-major des armées, et le budget géré par l’action sociale des armées. Sous l’impulsion du contrôleur général Cailleteau, la Mission pour la mobilité professionnelle (MMP) a alors été créée au sein de la Direction de la fonction militaire et des relations sociales (DFR). La MMP centralise au niveau ministériel la gestion des crédits, la conception et la conduite des actions de reconversion des militaires d’active, d’insertion professionnelle et d’action socio-éducative des appelés et engagés, et l’aide à la mobilité des conjoints. Elle assure la liaison avec les ministères civils compétents, les directions de personnels militaires et les associations destinées à prolonger son action. Elle participe à la commission permanente de la fonction militaire.
Dans les directions de personnels, le Bureau de reclassement des militaires de carrières (BRMC) de 1943, interarmées jusqu’en 1979, a laissé la place à des organismes spécifiques des trois armées : BIRT (ex-BARMAT), Bureau d’insertion professionnelle et de reconversion des militaires de l’Armée de terre ; BARMAA, Bureau d’aide à la reconversion des militaires de l’Armée de l’air ; SRPMM, Service de reclassement des personnels de la marine. L’armée de terre a mis en place des bureaux d’aide à la reconversion divisionnaires (BARD), qui jouent un rôle d’information et d’orientation en liaison avec les organes locaux de l’ANPE [NDLR 2021 : Agence nationale pour l’emploi, aujourd’hui Pôle Emploi] et de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres). En 1989 ont été mises en place trois cellules interarmées de placement direct pour sous-officiers. Enfin les officiers conseils des divisions et des régiments sont chargés de l’insertion des appelés, des engagés et des conjoints. Le réseau associatif joue un rôle important dans le reclassement des personnels.
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