Institutions internationales - Le groupe des Sept face à la guerre du Golfe - Vers un nouvel ordre mondial ?
En dépit des observations et des pronostics mesurés de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’économie occidentale reste fragile et la voici confrontée à une guerre qui sera plus longue que souhaité ou prévu. Les experts ne semblent pas avoir pris en considération deux faits majeurs : l’Irak bénéficie d’une position défensive et son peuple est aguerri contrairement aux opinions de nos démocraties. L’annonce de succès dans les raids aériens de la coalition fait s’envoler la Bourse, dont les indices s’effritent aussitôt si des Scud parviennent à atteindre leur objectif. L’opinion a des nerfs peu assurés de sorte qu’on peut craindre qu’elle n’aide à mettre à mal les délicats équilibres économiques occidentaux.
Le risque est d’autant plus grand que les deux seules puissances financières du moment, le Japon et l’Allemagne, ne s’engagent que parcimonieusement dans l’effort. À Tokyo, on fait valoir que le principe fondamental de la diplomatie nippone a toujours été de ne pas avoir recours aux armes pour régler un conflit. Quant à l’Allemagne, elle met en avant le poids de son unification. Mais pour y parvenir, elle fait appel aux capitaux étrangers séduits par des taux d’intérêt alléchants. Plus de décence l’aurait conduite à augmenter les impôts.
À ces facteurs de déséquilibre s’ajoute la confusion de la situation budgétaire américaine. Pour redresser sa balance commerciale, Washington joue sur la baisse du dollar : afin de clairement manifester cette intention, les États-Unis n’ont-ils pas vendus des dollars contre des devises étrangères ? Ce qui allégera peut-être le poids de la dette, mais le conflit du Golfe va encore accentuer le déficit budgétaire : les dépenses publiques vont s’aggraver, or celles-ci constituent, en fait, un prélèvement de l’État sur la société. Du coup, de nombreux secteurs ne disposeront plus de la part du PNB qui leur permettrait de relancer l’économie. La récession américaine, déjà patente, s’accélérera sans toutefois que l’on puisse redouter une crise financière de grande ampleur. L’industrie de l’armement elle-même sera atteinte ; le coût de l’intervention américaine dans le Golfe ne pourra que grever les budgets de recherche et de développement. Il est donc absurde de prétendre que les États-Unis souhaitaient ce conflit afin de relancer leur machine économique.
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