Faits et dires
• Le 6 mars 1991, devant le Congrès, le président Bush a tiré les enseignements de la guerre du Golfe : « Premièrement, nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région. Deuxièmement, nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer. Désormais, il devrait être clair pour toutes les parties que faire la paix au Moyen-Orient demande des compromis… Le moment est venu de mettre fin au conflit israélo-arabe. Maintenant, nous voyons apparaître un nouvel ordre mondial, un monde où les Nations unies, libérées de l’impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs ».
• Le 3 mars 1991, à la télévision, le président Mitterrand fait une suggestion pour régler les problèmes de la paix : « Pourquoi ne pas envisager de réunir, pour la première fois depuis sa création, le Conseil de sécurité des Nations unies au niveau des chefs d’État et de gouvernement ? Cela n’a pas été possible tant que les Alliés de la Seconde Guerre mondiale sont restés désunis, eh bien ! c’est désormais à notre portée ».
• La France ayant demandé à participer à nouveau aux travaux du Comité des plans de défense de l’Otan, M. Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, précise, le 21 mars 1991 à Bruxelles, qu’il n’est pas question de rejoindre subrepticement ni ouvertement le commandement militaire intégré de l’Alliance, que la France a quitté en 1966.
• À Londres, le 7 mars 1991, devant l’International Institute for Strategic Studies (IISS), M. Jacques Delors, président de la Commission européenne, a prôné la mise sur pied d’une défense communautaire. Celle-ci pourrait s’amorcer en tirant parti de l’UEO, dont l’intégration progressive à la CEE est envisagée comme l’est la constitution d’unités d’intervention extérieure.
• En visite au siège de l’Otan, à Bruxelles le 21 mars 1991, le président Vaclav Havel de Tchécoslovaquie, souhaite que l’Union de l’Europe occidentale (UEO) devienne une sorte de pont entre l’Otan, les Communautés européennes et leurs membres associés.
• Aux Bermudes le 16 mars, le président Bush et le Premier ministre britannique, M. John Major, sont convenus qu’il existait des différences entre les États-Unis et certains pays européens sur l’avenir de la défense de l’Europe. Pour M. John Major, l’Otan a un rôle absolument fondamental et rien ne doit l’affecter.
• Au cours des cinq prochaines années, le Pentagone prévoit de réduire de moitié l’importance des contingents américains basés en Europe.
Général John Galvin (SACEUR), 7 mars 1991, devant le Sénat
• L’Ouest doit trouver un moyen qui permette de faire entrer l’Union soviétique dans un système européen de sécurité, dans lequel elle participerait à une coresponsabilité européenne, mais sans pouvoir jamais devenir la force dominante dans ce système… À l’intérieur, l’Europe a besoin d’une stabilité obtenue à l’aide de forces armées équilibrées à un niveau peu élevé. Mais, à lui seul, le désarmement n’est pas le succédané d’une politique de sécurité ! Il ne saurait être un but politique supérieur. Bien plus, l’Europe doit être en mesure de faire respecter ses intérêts, sur le plan militaire également. Restent à établir toutefois de nouveaux critères pour les missions et les structures de ces futures forces armées. Et il appartient à l’Allemagne unie de prendre sa décision, de dire quel rôle elle entend jouer, en politique, en économie, et dans le domaine de la politique militaire aussi.
Général Henning von Ondarza, chef d’état-major de l’armée de terre allemande,
dans Europaïsche Wehrkunde, n° 2/1991
Radio France vous propose : La guerre d’Indochine 1945-1954 - Chronique d’une guerre oubliée
35 ans après, au Vietnam et en France, Patrice Gélinet a retrouvé les protagonistes encore vivants de cette guerre oubliée, bien que fascinante et acharnée. C’est qu’elle fut en effet à la fois une guerre révolutionnaire, une guerre civile et un épisode essentiel de la guerre froide. Jamais à la radio sur ce sujet n’avaient été rassemblés autant de témoignages, une quarantaine environ.
Enregistrements extraits des archives sonores de l’Institut national de l’audiovisuel. Une série d’émissions de Patrice Gélinet, diffusée sur France Culture ; 1 coffret de 5 cassettes ; durée 7 heures ; référence : K 5039 AD 154. En vente par correspondance en écrivant à : Cassettes Radio France, 75786 Paris cedex 16, ou par le : 3615 code RF.