Institutions internationales - Communauté économique européenne (CEE) et Confédération européenne : concurrence ou complémentarité ? - De l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) à la réunion de Copenhague
La Communauté européenne enregistre parfois des succès sur le plan pratique. L’adoption de la Convention de Schengen sur la libre circulation des personnes en témoigne. Toutefois, il aura fallu près de cinq ans de pourparlers pour parvenir à un accord. Combien de temps s’écoulera finalement avant qu’un compromis soit obtenu sur l’Union politique ? Il ne sera guère aisé d’ajuster les compétences du Conseil européen, de la Commission de Bruxelles et de l’Assemblée de Strasbourg, et encore plus difficile de faire le partage entre les aspirations supranationales de ces dernières et la logique interétatique du Conseil.
Or, la Communauté est convenue de n’intégrer aucun nouvel État tant qu’elle n’aura pas atteint les objectifs qu’elle s’est fixés à Douze. Il s’agit pour elle de ne pas se dissoudre dans une association de libre-échange en acceptant un élargissement prématuré. Les pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE) ne sont plus seuls à frapper à la porte. Les États d’Europe centrale, libérés du joug soviétique font montre d’impatience. Certes existent à leur intention les contrats d’association, mais cette politique du coup par coup ne les satisfait pas totalement. Pouvait-on, dès lors, tirer un trait sur leurs aspirations au risque de compromettre les chances d’une Europe harmonieuse au profit de la citadelle communautaire ?
Parce qu’il en juge autrement, le président Mitterrand prit le 31 décembre 1989 l’initiative de promouvoir une Confédération européenne qui devrait être « une organisation commune et permanente d’échanges, de paix et de sécurité » pour tous les pays du continent. Énoncée d’une manière aussi générale, l’idée était séduisante et pourtant, il ne semble pas qu’elle ait reçu l’accueil espéré ni même retenu l’attention qu’elle méritait. Les assises organisées à Prague du 12 au 14 juin 1991 avaient pour objet d’approfondir cette notion et éventuellement d’en tracer les modalités d’application, compte tenu des impératifs du moment et des cicatrices historiques. Afin de ne pas indisposer certains pays d’Europe centrale et pour manifester aussi qu’il n’était pas question d’ériger un rempart autour du Vieux Continent, les personnalités invitées vinrent des quatre points cardinaux, Amérique du Nord et Japon compris.
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