Faits et dires
• Le « plan de maîtrise des armements et de désarmement », diffusé par l’Élysée le 3 juin 1991 comporte les points suivants :
1 – Interdiction et élimination de l’arme chimique.
2 – Prohibition de l’arme bactériologique.
3 – Désarmement nucléaire en ramenant les arsenaux au plus bas niveau compatible avec le maintien de la dissuasion.
4 – Non-dissémination des armes nucléaires au-delà des cinq puissances nucléaires actuelles.
5 – Surveillance des technologies balistiques.
6 – Pour les armes classiques, instaurer partout, région par région, l’équilibre des forces dans le respect du droit de tous les États à la sécurité.
7 – Il appartient au Conseil de sécurité de cautionner et d’harmoniser ces politiques de désarmement et de non-prolifération.
Pour atteindre ces objectifs catégoriels, le plan suggère une action mondiale aussi bien que régionale, appelant notamment à des arrangements régionaux de sécurité fondés sur une amorce de solution des conflits et l’instauration d’un processus de confiance.
• Si l’on veut faire l’Europe, il conviendrait également de faire l’Europe de la défense, car cela fait partie d’un tout indissociable. Il ne faut pas porter atteinte à l’Alliance atlantique mais ce souci ne doit pas conduire à voir l’Alliance dire aux Européens ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire.
M. Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères,
le 4 juin 1991 à l’Union de l’Europe occidentale (UEO)
• Les États-Unis soutiennent l’idée d’intégration européenne. Nous sommes prêts à soutenir les arrangements que vous, nos alliés européens, jugerez nécessaires pour exprimer une nouvelle identité européenne en matière de défense et de sécurité, mais ces arrangements peuvent et doivent renforcer l’Alliance. Celle-ci doit rester la principale voie de consultation et le lieu d’élaboration de toutes les politiques ayant trait à la sécurité de ses membres.
M. James Baker, secrétaire d'État des États-Unis,
le 6 juin 1991 à Copenhague, à la conférence de l’Otan
• Le 19 juin 1991, à Berlin, devant les ministres de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), M. James Baker a suggéré d’institutionnaliser la transparence dans le domaine militaire en parvenant à un traité « ciel ouvert » permettant la surveillance aérienne des territoires nationaux. Il a, en outre, préconisé l’établissement d’un dialogue régulier sur les forces militaires, les budgets et les doctrines stratégiques.
• Si la perestroïka réussit, les chances de construire un nouvel ordre mondial seront réelles. Si elle échoue, la perspective d’entrer dans une nouvelle période de paix s’effacera, au moins dans un avenir prévisible.
M. Gorbatchev, président de l’Union soviétique, le 5 juin 1991
à Oslo, recevant le Prix Nobel de la paix