Faits et dires
• Le 14 octobre 1991, le président Mitterrand et le chancelier Kohl ont adressé à la présidence néerlandaise de la Communauté économique européenne (CEE) une suite de projets de textes visant à instaurer « une véritable identité européenne de défense et de sécurité et d’assumer des responsabilités accrues en matière de défense ». Cela implique « un renforcement du rôle de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) » qui devra, par étapes, s’ériger en tant que composante de défense de l’Union. « Invitation est adressée aux membres de la Communauté qui appartiennent également à l’Alliance d’entrer au sein de l’UEO ; ceux qui ne sont point membres de l’Alliance pourront disposer d’un statut d’observateur ». Afin d’harmoniser les relations entre l’UEO et l’Union il est notamment prévu de créer « un groupe de planification et de coordination militaire de l’UEO » qui sera chargé des aspects militaires en cas de crise tandis que le secrétariat général de l’UEO s’engagera dans une coopération plus étroite avec le Conseil des ministres de l’Union. Ces projets précisent enfin qu’il « s’agit de renforcer l’Alliance atlantique dans son ensemble par le renforcement du rôle et de la responsabilité des Européens et par la constitution d’un pilier européen ».
• Le 21 octobre 1991, le secrétaire américain à la Défense, M. Dick Cheney, déclare à ce sujet : « Nous craignons que, quelles que soient les forces assignées à la nouvelle entité, elles ne soient puisées dans les forces déjà affectées à l’Otan. Nous pensons qu’il s’agirait d’un affaiblissement de l’Otan et cela ne serait pas sage ».
• Le 4 octobre 1991, Londres et Rome avaient présenté un texte qui soulignait le rôle primordial de l’Otan tout en affirmant : « L’union politique implique l’élaboration et la mise en œuvre graduelle d’une politique étrangère et de sécurité et d’une identité européenne de défense plus forte avec la perspective à long terme d’une politique de défense commune compatible avec celle dont nous disposons déjà avec nos alliés dans l’Otan ».
• Le 5 octobre 1991, M. Gorbatchev, président de l’Union soviétique, en réponse aux initiatives unilatérales du président Bush en matière de missiles à courte portée, suggérait à son tour d’éliminer l’artillerie nucléaire et les têtes nucléaires des missiles tactiques ; la fin de l’état d’alerte pour les bombardiers et pour 503 missiles balistiques intercontinentaux. Moscou proposait aussi le retrait des armes nucléaires embarquées sur les unités aériennes tactiques, un moratoire d’un an sur les essais nucléaires et de nouvelles négociations sur la réduction des missiles stratégiques.
• Dans la première semaine d’octobre MM. James Baker, secrétaire d’État des États-Unis, et Hans-Dietrich Gensher, ministre fédéral des Affaires étrangères, ont émis l’idée que des consultations périodiques pourraient avoir lieu entre l’Otan et les pays d’Europe centrale dans le cadre d’un Conseil de coopération. La Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie ont accueilli cette perspective avec enthousiasme mais le 22 octobre, M. Bush, recevant M. Vaclav Havel, président de la Tchécoslovaquie, a écarté l’idée de consentir aux pays d’Europe centrale un statut de membre associé à l’Otan.
• Réunis en Sicile, les ministres de la Défense de l’Otan sont convenus, le 17 octobre 1991, de procéder à une réduction de 80 % des stocks d’armes nucléaires implantés en Europe. ♦