Faits et dires
• À l’issue de son sommet, les 7 et 8 novembre 1991 à Rome, l’Alliance atlantique a publié une déclaration finale dont nous retiendrons les passages suivants :
Jamais la possibilité d’atteindre les objectifs de notre Alliance par des moyens politiques n’a été plus grande. Aussi notre politique de sécurité peut-elle désormais reposer sur trois composantes qui se renforcent mutuellement : le dialogue, la coopération et le maintien des potentiels de défense collective. La dimension militaire de notre Alliance reste un facteur essentiel, mais la nouveauté est qu’elle sera dorénavant plus que jamais au service d’un concept large de sécurité.
Reconnaissons qu’il appartient aux alliés européens de décider des dispositions nécessaires à l’expression d’une politique étrangère et de sécurité et d’un rôle de défense commun au niveau de l’Europe. Nous accueillons avec satisfaction la perspective d’un renforcement du rôle de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), à la fois comme composante de défense du processus d’unification européenne et comme moyen de la consolidation du pilier européen de l’Alliance.
Il est capital que l’Union soviétique et les républiques prennent toutes les dispositions nécessaires pour que soient respectés, ratifiés et mis en œuvre les accords internationaux signés par l’URSS… Nous demandons instamment à toutes les autorités de s’abstenir de toute action susceptible de conduire à la prolifération des armes nucléaires ou d’autres moyens de destruction massive.
Nous avons l’intention d’établir (avec les pays de l’Est) des relations plus institutionnelles de consultation et de coopération sur des questions politiques et de sécurité.
• Les incertitudes internationales interdisent d’amputer notre dispositif (de défense) de telle ou telle composante principale. Elles réclament une adaptation considérable de nos armées pour les préparer à réagir à une gamme de scénarios beaucoup plus étendue que par le passé. Le budget de 1992 marque le point de départ du processus d’adaptation de notre dispositif de défense au nouveau contexte géostratégique.
M. Pierre Joxe, ministre de la Défense,
le 14 novembre à l’Assemblée nationale.
• Contrôle des accords de désarmement : à la demande des Soviétiques, un « exercice de vérification des procédures d’inspection inopinée » s’est déroulé du 12 au 14 août 1991 à Belaya-Tserkov, au sud de Kiev ; une équipe d’officiers et de diplomates allemands, auxquels s’étaient joints un Français et un Néerlandais, a inspecté la 222e Division de fusiliers motorisés de la Garde, formation choisie par le colonel allemand, chef des vérificateurs, en veillant scrupuleusement au respect des délais prévus par l’accord. Tout s’est déroulé sans heurt, « dans une excellente ambiance d’ouverture, de camaraderie et d’hospitalité ».
Europaïsche Sicherheit, octobre 1991