En reprenant la généalogie de la coopération de sécurité et de défense, depuis les années 1960, on mesure comment elle a su accompagner à la fin de la période coloniale, la création et la modernisation continue des forces militaires amies, principalement en Afrique. L’ensemble des actions réalisées a permis de soutenir une active politique de sécurité et de développement répondant à l’urgence africaine. Le travail est loin d’être achevé.
La coopération de sécurité et de défense : enjeux nouveaux, approche globale
The Cooperation of Security and Defense: New Issues, a Global Approach
By reengaging the genealogy of cooperation between security and defense since the 1960s, one assesses how this cooperation was able to assist the creation and uninterrupted modernization of military allies at the end of the colonial period, principally in Africa. The ensemble of conducted actions permitted the support of an active policy of security and development responding to African crises. This work is far from being completed.
La coopération internationale représente l’un des volets majeurs de la diplomatie de défense. Le terme historique de « coopération militaire » est progressivement tombé en désuétude tant cette notion, bien comprise hier, a évolué ces dernières années. Celui de coopération de sécurité et de défense reflète bien davantage la multiplicité des domaines à couvrir. Si un mot résume à lui seul les profonds changements enregistrés entre la coopération militaire issue des années 1960 et la coopération de sécurité et de défense actuelle, c’est bien celui d’ouverture. Sous la pression d’événements et de tendances historiques successifs, il est devenu nécessaire d’ouvrir à la fois la géographie, les acteurs, les domaines, les modes et les principes d’action de cette coopération. Ce mouvement de fond n’est pas achevé, tant s’en faut, et c’est toujours l’esprit d’ouverture qui guide ceux qui réfléchissent aujourd’hui aux perspectives de coopération future en matière de sécurité et de défense.
Pour bien comprendre ce qu’est la coopération de sécurité et de défense, pour mieux la replacer dans le cadre de la coopération générale et de l’action extérieure de la France, il convient d’examiner son évolution depuis sa création. Hier, aujourd’hui, demain : la simplicité du plan d’étude est ici gage d’efficacité et non de facilité ; après tout, comme l’enseigne le vieux sage baoulé en Côte d’Ivoire, « on ne dit pas du mamba noir qu’il n’est pas blanc ! ».
En attendant, il convient d’exposer la distinction de rigueur entre coopération opérationnelle et coopération structurelle. La coopération opérationnelle s’attache à la gestion des crises, qu’elle accompagne dans leur résolution par des actions à caractère ponctuel. Au ministère de la Défense, elle est conceptualisée par l’état-major des armées et mise en œuvre par les forces ; au ministère de l’Intérieur, elle relève de la Direction de la coopération internationale (DCI). Pour sa part, la coopération structurelle vise à aider à bâtir les outils de sécurité et de défense en amont des crises – le temps de la prévention – mais aussi en aval, durant la phase de sortie de crise. Cette coopération est pensée et développée au sein du ministère des Affaires étrangères par la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD). Si une véritable distinction intellectuelle et pratique justifie la distinction organique des deux types de coopération, il n’en demeure pas moins que coopérations opérationnelle et structurelle se complètent. Elles doivent donc impérativement rester coordonnées.
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