La Force africaine en attente qui structure progressivement la capacité militaire des pays africains est une entreprise à la fois prometteuse et fragile du fait de l’hétérogénéité des brigades qui la composent et de la variété des situations auxquelles elle devra faire face. L’auteure fait le point à miparcours de sa constitution.
Force africaine en attente (FAA)
The African Standby Force (Force Africaine en Attente, FAA)
The African Standby Force (ASF) that gradually structures the military capacity of African countries is an enterprise both promising and fragile owing to the heterogeneity of the brigades that compose it and the variety of situations it will have to confront. The author describes the halfway point of its consolidation.
Depuis la décision de l’Union africaine de créer en 2003 une « force africaine en attente », la FAA, à l’échelle du continent, de nombreux défis persistent. La constitution d’une force reposant sur cinq forces régionales en attente n’est pas sans poser des difficultés qui tiennent, d’une part à de nombreux défis sécuritaires hétérogènes et, d’autre part, à un modèle d’intégration régionale à deux niveaux : celui de l’Union africaine (UA) et celui des Communautés économiques régionales (CER).
Alors que la mise en configuration opérationnelle de la FAA est à mi-parcours, il est utile de se demander si elle est un outil adapté pour répondre aux enjeux sécuritaires africains. En effet, de nombreuses questions se posent, notamment celles-ci : le modèle théorique de la FAA est-il réaliste compte tenu des obstacles politiques et opérationnels au sein des différentes communautés régionales ? Quelles leçons tirer des opérations de maintien de la paix mandatées par des organisations africaines ? Comment certains partenaires se positionnent-ils afin de soutenir le renforcement des capacités de la FAA ?
Au-delà des textes, des aspects techniques et institutionnels, il existe encore un flou sur la mise en application du projet politique de la FAA. Dans la mesure où l’UA peut faire appel soit aux CER – comme la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) – ou soit directement aux États, à l’image de la mission de l’UA en Somalie (Amisom), la FAA peut se caractériser de plusieurs manières. Se définissant comme la somme des cinq forces régionales, elle ne sera opérationnelle que lorsque ses cinq composantes le seront également en 2015. En outre, elle peut aussi être basée sur le modèle de forces déjà existantes, comme l’Amisom, une force encadrée par l’UA qui puise ses contingents dans chaque État.
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