Faits et dires
• La défense de la France continue de reposer essentiellement sur sa force atomique. C’est l’arme de la dissuasion, c’est-à-dire celle qui interdit à quiconque de songer à nous attaquer. C’est l’arme qui empêche les guerres et on l’a bien vu pendant plus de quarante ans.
Président François Mitterrand, le 12 avril 1992 à la télévision
• Les Français souhaitent un monde stable. Nous devons donc bâtir un nouvel ordre de paix, de désarmement et de partage des richesses… Notre armée devra être adaptée aux temps nouveaux. Elle sera plus mobile, mieux formée aux techniques sophistiquées de détection des crises régionales et du terrorisme international. La France ne renoncera pas à la dissuasion nucléaire qui constitue la clé de voûte de sa politique de défense, mais elle continuera à agir pour obtenir une réduction des armes atomiques et pour empêcher leur dissémination… Le président de la République m’a donc donné instruction de suspendre cette année les essais nucléaires de la France dans le Pacifique. En 1993, nous verrons bien si l’exemple a été suivi et si la raison a progressé.
M. Pierre Bérégovoy, Premier ministre,
le 8 avril 1992 à l’Assemblée nationale
• La décision (d’interrompre les essais nucléaires) est une décision d’ordre politique qui s’inscrit dans un projet global de désarmement et de lutte contre la prolifération, elle ne remet en cause ni l’efficacité de notre dissuasion, ni notre liberté d’action dans ce domaine.
Amiral Lanxade, Chef d’état-major des armées,
le 21 avril 1992
• Le jeudi 16 avril 1992, M. Pierre Joxe, ministre de la Défense, annonce une restructuration des forces armées dont les principaux points sont les suivants :
– dissolution de l’état-major de la 8e Division d’infanterie d’Amiens et des régiments qui lui sont rattachés ;
– dissolution de l’état-major du 2e Corps d’armée implanté à Baden et des unités le constituant ;
– dissolution de trois régiments de Pluton ;
– dissolution de la base aérienne de Strasbourg-Entzheim ;
– concentration de la flotte de surface sur Brest et Toulon ;
– mise en gardiennage de la base aéronavale d’Aspretto (Corse) ;
– fermeture de la base aéronavale de Fréjus–Saint-Raphaël ;
– restructuration de la Délégation générale pour l’armement (DGA).
• Le 9 avril 1992, à Bruxelles, sept pays de l’Otan sont convenus de constituer une flotte de guerre permanente en Méditerranée. La France ni l’Espagne ne participent à ce projet.
• La France et l’Allemagne ont constitué, du 14 mai au 5 juin 1992, une force navale temporaire en Méditerranée. D’autres opérations communes de ce genre sont envisagées à l’avenir.
• Le président Boris Eltsine a annoncé, le 7 avril 1992 devant le Congrès, que la Russie allait mettre sur pied une grande armée d’un million cinq cent mille hommes. Au même moment, il signait un décret plaçant toute la flotte de Sébastopol sous autorité russe, une décision jugée inacceptable par l’Ukraine qui entend conserver au moins une partie des navires de guerre mouillés en Crimée.
• Le 14 avril 1992, l’Ukraine a fait savoir qu’elle allait poursuivre le rapatriement des armes nucléaires tactiques vers la Russie ; celui-ci avait été interrompu le 12 mars. D’autre part, la Russie, l’Ukraine, le Kazakhstan et la Biélorussie ont décidé de créer une commission devant superviser la destruction des armes nucléaires tactiques. ♦