Faits et dires
• Le 16 juin 1992, les présidents George Bush et Boris Eltsine ont annoncé que leurs pays avaient décidé d’amputer leurs arsenaux stratégiques bien en dessous des seuils fixés auparavant par les accords de réduction des armes stratégiques (START). D’ici l’an 2000, les États-Unis s’engagent à ne disposer que de 4 250 ogives nucléaires, la Russie devant pour sa part n’en détenir que 3 800. Au cours de la seconde phase, c’est-à-dire avant l’an 2003, les États-Unis devront avoir réduit leur panoplie à 3 500 têtes nucléaires, tandis que la Russie ne pourra en compter que 3 000. À ce moment, tous les missiles à ogives multiples basés à terre auront été démantelés. Les engins mirvés ne subsisteront qu’à bord des sous-marins. À cette date également, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan devront s’être défaits des fusées qu’ils détiennent. De plus, les États-Unis vont associer la Russie à la mise au point d’un système de défense antimissiles global. Ces accords devront être ratifiés par les Parlements des deux pays.
• La France se réjouit du projet d’accord entre les États-Unis et l’ex-URSS. Elle constate que, comme elle, les deux grandes puissances s’orientent vers des forces nucléaires répondant à un critère de stricte suffisance. La France a pris un certain nombre de mesures allant dans le sens du désarmement nucléaire. Elle a ainsi décidé le stockage des missiles Hadès ; elle a également proposé une suspension pour un an des essais nucléaires. En ce qui concerne ses forces stratégiques, elle en a réduit le degré d’alerte et considère donc avec grand intérêt ce qui est en train de se passer dans le monde en ce domaine.
Amiral Lanxade, Chef d’état-major des armées,
au quotidien La Croix du 26 juin 1992
• Nous avons amorcé le resserrement de nos forces et leur restructuration. Nous réduisons les astreintes nucléaires, c’est-à-dire en ce qui concerne la force de dissuasion que nous allégeons les niveaux d’alerte.
M. Pierre Joxe, ministre de la Défense, le 3 juin 1992 à l’Assemblée nationale
• Le 4 juin 1992, la Délégation générale pour l’armement (DGA) a notifié au groupe Aérospatiale l’arrêt immédiat et définitif du programme Hadès.
• Le 5 juin 1992, les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance atlantique ont décidé de conférer à l’Otan un rôle de soutien à des opérations de maintien de la paix en Europe, et cela sous l’égide de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).
• Il ne s’agit pas de doter l’Alliance d’une dimension ou d’une mission nouvelle : ses missions ont été définies par le Traité de Washington. Il s’agit de permettre de façon pragmatique la mise à disposition, non de l’Alliance, mais de ses moyens.
M. Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, le 4 juin 1992
• Le 19 juin 1992, à Bonn, les ministres de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) se sont fixé pour objectif de soutenir, au cas par cas, la mise en œuvre des mesures de prévention des conflits et de gestion des crises, ainsi que de participer aux activités de maintien de la paix lancées par la CSCE ou le Conseil de sécurité de l’ONU. À cette fin, les États-membres s’engagent à mettre à la disposition de l’UEO les unités militaires indispensables.
• Le corps européen n’a pas vocation à constituer une armée européenne. Il ne s’agit, en effet, que de l’une des unités pouvant agir dans le cadre de l’UEO.
M. Pierre Joxe, le 3 juin 1992
• Dans un entretien à l’hebdomadaire Jane’s Defence Weekly, du 17 juin, le ministre français de la Défense précise que le Corps d’armée européen opérera sous l’autorité d’un commandement de l’Otan en cas d’agression. Les accusations selon lesquelles l’Eurocorps affaiblirait l’Otan sont donc sans fondement. Nous apportons les fruits de la coopération franco-allemande et de la coopération européenne sur la table de l’Alliance atlantique.
• Le 19 juin 1992, l’ambassadeur américain auprès de l’Otan, M. William Taft, a souhaité que la France se rapproche de l’Otan, seule manière, à ses yeux, de faciliter la création d’une politique européenne de défense compatible avec l’Alliance atlantique.
• Le 15 juin 1992, le Parlement japonais a adopté le projet concernant les opérations de maintien de la paix, projet autorisant l’envoi de militaires nippons à l’étranger sous l’égide des Nations unies. ♦