Défense en France - Les équipements militaires en 1997
Alors que la loi de programmation 1992-1994 fixe à 308 milliards les crédits d’équipement, le « référentiel de 1997 » prévoit 662,4 Md de crédits en 6 ans. Si l’on en soustrait les fonds de concours (3 Md hypothétiques), on arrive à une moyenne de 103 Md de francs 1992 par an. Cette stabilité nominale est cependant toute théorique, puisque les annulations de crédits de 1992, imposées par le surcoût des opérations de maintien de la paix, s’élèveront à 3,25 Md, portant précisément sur le Titre V. On comprend que l’amiral Lanxade ait exprimé l’inquiétude des armées de voir restreindre leur marge de manœuvre, « au moment où il devient urgent de moderniser nos forces conventionnelles » ; il souhaite donc que la croissance du budget militaire « soit du même ordre que la croissance économique » (1). De son côté, le rapporteur de la Commission des finances à l’Assemblée a exprimé le vœu que des crédits prévisionnels soient inscrits au budget pour faire face aux retards de paiement de l’ONU, qui atteignent 18 à 24 mois.
Plutôt qu’une présentation en sections (section commune, terre, air, Marine), la loi de programmation répartit les programmes en six modules : 1, dissuasion ; 2, espace-renseignement-communications ; 3, opérations aéromaritimes ; 4, opérations aériennes et terrestres ; 5, sécurité-soutien ; 6, préparation de l’avenir. Cette présentation n’a pas été suivie par les députés, dont les rapporteurs ont étudié le budget des anciennes sections. Elle est d’ailleurs discutable, par le fait que les forces classiques de la Marine restent individualisées, et que des matériels spécifiques d’une armée sont inscrits dans un module interarmées (par exemple, le poste radio des fantassins figure au module 2, alors que les systèmes de transmissions des chars, des avions et des navires n’y figurent pas).
La volonté de souligner le caractère interarmées des opérations militaires est certes justifiée ; la stratégie est à l’évidence interarmées, mais l’emploi des armes reste spécifique à chaque armée. L’indispensable coopération entre les armées, et les armes, ne doit pas conduire à une organisation trop centralisée, à laquelle les Canadiens ont été contraints de renoncer. Ce qui est vrai de l’organisation du temps de paix l’est aussi de la formation au sein du Collège interarmées de défense (CID, voir chronique de juillet dernier).
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