C’est à la suite de la première invasion du Liban Sud par l’armée israélienne le 15 mars 1978 que le Conseil de sécurité créa la Force intérimaire des Nations unies au Liban (résolution 425 du 19 mars 1978) pour confirmer le retrait israélien du Liban, restaurer la paix et la sécurité internationale, aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la zone.

Établie selon les règles qui présidaient depuis 1956 à la constitution des forces d’interposition, la Finul n’a pu venir à bout de son mandat, Israël continuant d’occuper (avec la collaboration d’une milice libanaise : l’Armée du Liban Sud, ALS) 850 kilomètres carrés (8,3 %) du territoire libanais et l’autorité effective demeurant aux mains des Israéliens ou de diverses milices qui en viennent aux mains quasi quotidiennement. Elle a souffert, dès son installation, de l’inadéquation de son mandat à la dangereuse situation existant dans la région ; d’une imprécision totale dans la délimitation de sa zone d’action ; de la légèreté de son armement ⁽¹⁾ ; de l’omission (volontaire), dans le texte de la résolution, de l’existence de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont les actions anti-israéliennes étaient pourtant à l’origine du conflit ; de la précipitation et de l’improvisation qui ont présidé à sa mise en place ; du manque de soutien effectif de la part du Conseil de sécurité, dès les premières difficultés.

La Finul a connu, en outre, l’humiliation de voir sa zone de responsabilité traversée par l’armée israélienne en juin 1982, puis occupée pendant trois ans, jusqu’en juin 1985. Pendant cette occupation, la Finul reçut du Conseil de sécurité (résolution 523 du 18 octobre 1982) la mission supplémentaire d’exécuter des tâches d’ordre administratif et humanitaire au profit des populations, ce qui l’amena à des heurts parfois brutaux avec l’armée d’occupation.