Défense dans le monde - La Turquie : un rôle de stabilité dans la région
La France et les États-Unis comptent beaucoup sur le rôle que la Turquie paraît capable de jouer en faveur de la stabilité du Proche-Orient, du Caucase, de l’Asie centrale et des Balkans, mais, pour tenir ce rôle, il ne faut pas que son attention et ses forces soient détournées par une crise déclarée, soit contre un adversaire intérieur, soit contre un de ses voisins. Or, à l’heure actuelle, la Turquie se trouve toujours confrontée au séparatisme kurde et des différends demeurent avec plusieurs des États qui l’environnent. Sa situation au centre d’un triangle instable formé par le Proche-Orient, l’ex-URSS et les Balkans illustre bien son exposition aux crises. En fait, ne voir que les risques qui pèsent sur la sécurité de la Turquie, c’est oublier les liens de dépendance et les intérêts communs qui existent sur diverses questions entre elle et ses voisins ; c’est aussi ignorer l’habileté de la politique régionale d’Ankara à jouer de ces facteurs pour modérer les risques d’atteinte à sa sécurité.
Après la question du séparatisme kurde (1) en Anatolie, cette chronique traitera des rapports entre Ankara et les États avec lesquels une crise est envisageable : Russie, Syrie, Iran, Irak, Grèce et Bulgarie. Elle n’a pas la prétention d’épuiser toute la question de la sécurité de la Turquie.
Le séparatisme kurde en Anatolie
Fondé en 1978, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est fixé comme objectif l’indépendance des provinces du sud-est de la Turquie à majorité kurde. Ce but est inacceptable par les dirigeants politiques et les responsables de l’armée, car il constitue une menace pour l’intégrité du territoire de la Turquie et l’unité de la république.
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