Le paiement de la solde du personnel militaire de la Marine a toujours fait l’objet, comme dans les autres armées, de soins attentifs : la mobilité des bâtiments et, partant, de leurs équipages, le rythme rapide des affectations dans le monde entier et l’accomplissement de nombreuses missions, souvent impromptues, hors du territoire métropolitain, exigent la mise en œuvre de techniques administratives spécifiques, à la fois discrètes et performantes.

Dans ce domaine, le commissariat de la Marine s’est toujours trouvé à la pointe du progrès : dès les années 1960, la solde de tout le personnel a été calculée et payée par un centre informatique unique, implanté à Paris, puis à Colombes en proche banlieue ; les techniques utilisées par ce centre n’ont pas cessé, depuis cette époque, de s’améliorer, mettant à profit tous les progrès de l’informatique.

Toutefois, depuis quelques années, il y avait une ombre au tableau : alors que le centre de calcul et de paiement améliorait sans cesse ses modes d’action, le travail de recueil et de transmission des informations vers ce centre restait figé dans une configuration réglementaire et technique surannée ; en effet, la conception du système reposait sur deux moyens essentiels :

– toutes les informations administratives concernant un militaire étaient consignées (à la pointe Bic, ou peu s’en faut) dans un dossier cartonné qui le suivait dans ses différentes affectations ; l’ouverture, la tenue à jour et la transmission de ce dossier étaient grosses consommatrices de temps ;

– toutes les données modifiant les comptes de solde devaient être saisies dans l’unité sur support papier (lorsque les bâtiments sont en mission hors des ports de métropole, comment, en effet, agir autrement ?), ces documents donnant lieu à codage et saisie par le centre informatique du commissariat de la Marine ; cette double saisie était, elle aussi, consommatrice de temps, et, dans certains cas, source d’erreurs.

Or, ce n’est qu’en 1991 qu’ont été levés les derniers obstacles à une amélioration indispensable. Dès lors, il a été possible de mettre au point un nouveau système, baptisé « Système informatisé local de l’administration des marins » (Silam) ; celui-ci apporte une solution originale, consistant, pour l’essentiel :

– à recueillir les données directement dans de petits organismes ouverts dans les directions du commissariat des ports ; implantés au contact des autorités organiques pour une parfaite compréhension réciproque, ils agissent comme des éléments déconcentrés du centre informatique national ; ils procèdent, avec l’aide d’un système expert, à la saisie directe des données envoyées à l’état brut, mais authentifiées, par les unités ; il n’y a donc plus qu’une seule saisie, réalisée par des spécialistes, avec des moyens techniques qui ne pouvaient pas être mis en place à bord des bâtiments ; le gain en « hommes-heures » et en fiabilité est considérable ;

– à tenir informées les unités par l’envoi mensuel, dès le paiement de la solde accompli, d’un disque numérique optique (CD Rom) qui comporte, sous forme d’une base de données, toutes les informations dont a besoin chaque unité pour pouvoir conseiller le personnel et donner suite à toutes ses demandes ; il se substitue, bien sûr, aux dossiers individuels de solde ; ainsi, sans avoir à lever un doigt ni à tracer une ligne, les spécialistes de l’administration embarqués sur un bâtiment en mission à l’autre bout du monde sont en mesure d’accomplir leurs tâches : informer le personnel sur ses droits, recueillir les pièces qui justifieront, le cas échéant, la modification de ces droits, et procéder aux vérifications nécessaires.

Le Silam est expérimenté depuis le 1^er mars 1993 à Brest et à Paris ; huit mille personnes sont actuellement administrées selon cette nouvelle méthode ; à partir du 1^er octobre 1994, le système entrera dans sa phase de développement et devrait être totalement opérationnel avant 1996.

Yves Guiriec

Au-delà des océans

Depuis 1981, aucun ouvrage complet n’avait été écrit sur la Marine nationale. Au-delà des océans, rédigé par le capitaine de vaisseau Le Bail à la demande du Sirpa-Mer, vient combler ce vide. Il retrace le passé récent et quelques traditions de la Marine nationale, raconte les marins d’aujourd’hui dans l’accomplissement de leurs activités opérationnelles et surtout, tourné résolument vers l’avenir, évoque la marine de demain et d’après-demain, ses unités, son rôle. Avec une préface et une conclusion de l’amiral Coatanéa, Chef d’état-major de la Marine, cet ouvrage est une référence.

Renseignements auprès de M. Pascal Pommier, 45 77 03 76.