Veille scientifique et technologique - Les techniques de la bibliométrie et de l'infométrie (I)
Une chronique précédente (RDN, mai 1994) a mis en évidence l’importance de l’Information scientifique et technique (IST) et les enjeux qu’elle représentait pour une nation industrialisée comme la nôtre. Il s’agit en effet de l’information nécessaire pour que notre recherche et notre industrie soient en mesure de participer au maintien d’une offre industrielle compétitive au niveau international, en matière de qualité technique, d’innovation et de délais de mise sur le marché, ce qui est une condition de la richesse nationale. Elle a également évoqué la nécessité de l’existence, tant dans les entreprises que dans les administrations, d’une activité de Veille scientifique et technique (VST).
Après quelques généralités sur ce que peut être une activité de VST et l’indication de quelques moyens généraux, nous allons présenter quelques techniques spécifiques qui, au fur et à mesure que leur théorie se valide et trouve une concrétisation (ou implémentation pour les informaticiens) dans des logiciels opérationnels, connaissent un intérêt croissant tant auprès de certaines administrations que des grands industriels. Ces techniques feront l’objet d’une présentation théorique, puis d’une illustration par une réalisation particulière qui offre une vue de synthèse de ce qui est possible aujourd’hui. Après quelques considérations sur des évolutions technologiques en cours, nous conclurons par l’indication d’actions de plus grande envergure qui pourraient être entreprises pour développer le savoir-faire français dans ce domaine. Notre pays serait ainsi bien équipé pour participer à la croissance fulgurante de l’IST.
La veille scientifique et technique : ses besoins
La recherche de l’IST adaptée aux besoins de l’entreprise ou du laboratoire est ce que l’on appelle la VST. Que ce soit pour pouvoir fournir au marché des produits compétitifs en prix et en qualité dans les délais nécessaires, ou pour faire avancer des recherches, une entité ne peut plus compter aujourd’hui sur ses seules forces, ni même sur celles de son organisation ni de son pays. Cela implique pour chaque entreprise à forte composante technologique ou chaque laboratoire un suivi attentif des publications techniques et scientifiques, une assistance aux congrès, des échanges entre chercheurs, des participations aux salons, etc. Certains organismes ont des services de veille spécialisés, d’autres de simples cellules dans leurs laboratoires, d’autres comptent sur la vigilance et la curiosité professionnelle de leur personnel. D’une manière générale, cette activité est peu développée en France, bien moins en tout cas que chez ces maîtres en la matière que sont les Japonais.
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