Asie - La coopération économique Asie-Pacifique
La Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) a été fondée, sur une idée australienne, à Canberra en 1989. D’abord simple forum de ministres du Commerce extérieur destiné à faciliter les échanges transpacifiques, elle a pris une nouvelle dimension à partir de 1993, lorsque, sous l’impulsion de Bill Clinton, elle s’est doublée d’une rencontre non officielle des responsables politiques des pays membres. Deux problèmes majeurs, d’ailleurs liés, sont au cœur des débats et de l’avenir de l’Apec : le caractère obligatoire ou libre des objectifs fixés et la place des États-Unis.
L’Apec compte dix-huit pays membres. L’Association des nations du Sud-Est asiatique (Ansea) étant membre en tant que telle, le Viêt-nam, qui l’a rejointe en juillet 1995, deviendra le 19e membre lors de la prochaine réunion. Les autres pays asiatiques sont : la Chine, Hong Kong, Taiwan et la Corée du Sud. Le Pacifique Sud est représenté par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le continent américain ne comprend pour l’instant que quatre membres : États-Unis, Canada, Mexique et Chili. D’ici la fin du siècle, il n’est pas impossible que l’Apec compte une trentaine de membres. La Colombie, qui vient d’entrer dans plusieurs de ses groupes de travail, devrait y adhérer prochainement. Entre deux forums, les activités se poursuivent au sein de dix groupes de réflexion et d’un groupe de personnalités éminentes (GEP), présidé par Fred Bergsten, directeur de l’Institut d’économie internationale de Washington, comprenant des futurologues qui n’appartiennent pas à l’administration des pays membres, et qui est chargé de faire des propositions pour une vision de l’avenir de l’Apec.
La présidence de l’Apec change chaque année. C’est à l’occasion de celle de son pays que Bill Clinton avait invité les chefs d’État ou de gouvernement à une réunion non officielle en marge du forum. Lors de ce sommet de Seattle, en 1993, il avait essayé d’exalter la vision d’une « nouvelle communauté du Pacifique » qui n’existe pas et n’est pas près de se concrétiser. Ainsi, les pays asiatiques n’étaient guère ouverts à une institutionnalisation de l’Apec qui, pour eux, doit rester un lieu de concertation et non pas une sorte de communauté européenne avec des règles qui s’imposent aux États membres. Alors que la proposition de Clinton avait reçu l’appui immédiat de Singapour, le sommet de Seattle avait été « snobé » par le Premier ministre malaisien, car il s’agissait d’une initiative américaine sans consultation des pays membres alors que lui-même essayait de promouvoir un autre regroupement asiatique excluant les États américains et ceux du Pacifique Sud, le Bloc économique de l’Asie orientale (East Asian Economic Caucus).
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