Actions internationales - Haïti : bilan d'une crise
La crise haïtienne a débuté le 30 septembre 1991 avec le renversement du président Aristide qui se réfugie aux États-Unis. Elle s’est achevée avec son retour le 15 octobre 1994 après l’intervention d’une force multinationale en Haïti, le 19 septembre 1994. Le rétablissement de la légitimité démocratique a donc nécessité une période de trois années. Initialement peu impliquée en raison de ses engagements au Cambodge, en Somalie, dans les Balkans et au Rwanda, l’ONU a d’abord soutenu l’action d’une organisation internationale à caractère régional, l’Organisation des États d’Amérique (OEA), avant de s’engager modérément et d’accepter l’intervention d’une force militaire multinationale.
Une première phase a duré d’octobre 1991 à août 1992 et a été essentiellement conduite par l’OEA. Le 7 octobre 1991, elle impose des sanctions au gouvernement du général Cédras sous la forme d’un gel des avoirs financiers et de la mise en place d’un embargo commercial, appliqués par les États-Unis à partir du 30 octobre 1991. L’OEA demande aux États appartenant à l’ONU de prendre les mêmes mesures. Le 19 juin 1992, les États-Unis et l’OEA décident de maintenir l’embargo et le gel des avoirs devant la nomination d’un nouveau Premier ministre par la junte au pouvoir. Cependant, cette première phase ne suffit pas à faire fléchir les putschistes au pouvoir en Haïti.
La coopération entre une organisation régionale et l’ONU
L’ONU s’engage prudemment dans cette crise au cours d’une deuxième phase, d’août 1992 à juin 1993. Son action a pour objet de lancer le processus de retour à la vie démocratique en Haïti. Elle envoie une première mission le 18 août 1992. Les négociations s’engagent sous les auspices de l’envoyé spécial de l’ONU désigné par le secrétaire général le 11 décembre 1992, mais son action ne se concrétise réellement sur le terrain que plusieurs mois plus tard.
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