Actions internationales - Mozambique : un succès pour l'ONU
Depuis 1976, le conflit (1) du Mozambique a fait 3 millions de morts, 1,5 million de réfugiés et provoqué le déplacement de 4 millions d’êtres humains sur une population d’environ 16 millions d’habitants en 1993. Après l’Accord de Rome du 4 octobre 1992 entre le Front pour la libération du Mozambique (FRELIMO) au pouvoir et le Mouvement de résistance nationale du Mozambique (RENAMO) en rébellion, la participation de l’ONU, jusque-là simple observateur, est demandée par les deux parties afin de superviser le cessez-le-feu et le processus électoral. Le 31 janvier 1995, la mission de l’Onumoz s’est achevée avec succès.
L’action de conciliation de l’ONU
L’Accord de Rome est constitué par une série complexe d’accords interdépendants dont la mise en œuvre se fait par étapes, par le biais d’actions coordonnées. Cependant, il s’est révélé inapplicable et l’ONU s’est efforcée de l’adapter aux réalités du terrain, notamment avec le report d’un an des élections. La désignation par le secrétaire général d’un représentant spécial, M. Ajello, ancien député de nationalité italienne, a été déterminante dans l’action de conciliation de l’ONU. L’expérience malheureuse de l’Angola a aussi permis à l’Organisation de faire part de ses enseignements, en particulier sur la nécessité de démobiliser les troupes avant tout processus électoral et d’assurer la neutralité des présidents des commissions d’application d’un accord. Par des résolutions répétées, le Conseil de sécurité a exercé en outre une pression permanente sur les ex-belligérants pour obtenir le respect des délais définis par l’Accord de Rome. L’intervention de l’ONU a enfin permis d’obtenir de la communauté internationale les crédits nécessaires à la reconstruction du pays.
Le mandat comprend donc quatre objectifs interdépendants : politique, militaire, électoral et humanitaire que l’Onumoz doit atteindre d’une manière impartiale. Le représentant spécial a la responsabilité générale de tous les aspects de l’opération. Il s’agit de persuader les ex-belligérants de rester dans l’option politique du règlement du conflit. Les Nations unies ont donc pris la présidence de la Commission de supervision et de contrôle des accords (CSC). Elle est composée du FRELIMO, de la RENAMO, de l’Italie comme État médiateur, de la France, du Royaume-Uni et du Portugal, États observateurs lors des Accords de Rome, enfin de l’OUA (Organisation de l’unité africaine). En décembre 1992, s’est jointe l’Allemagne.
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