Défense en France - L'état-major interarmées de planification opérationnelle
L’État-major interarmées de planification opérationnelle est un maillon important de la nouvelle chaîne de commandement dont les armées viennent de se doter pour répondre à la diversité des crises, à leur quasi-permanence et au caractère multinational des engagements. Dans le nouveau contexte géostratégique, les armées doivent, en effet, être en mesure de réagir rapidement et de mettre sur pied les structures de commandement et les groupements de forces interarmées correspondant aux besoins du moment. Poursuivre le renforcement de la capacité de nos forces à travailler « en interarmées » et développer leur aptitude à traiter les questions de défense et de sécurité dans une dimension internationale accrue ont conduit à la création de cet état-major le 1er septembre 1993 sur la base aérienne de Creil. L’arrêté du ministre de la Défense en date du 10 février 1993 a été modifié par celui du 29 mars 1994. Il institue un seul EMIA au lieu des deux qui avaient été initialement prévus, l’un pour le théâtre européen et l’autre pour les théâtres extérieurs.
La place de l’EMIA
La récente réorganisation de la chaîne de commandement a vu la disparition de la 1re armée, la modification des compétences de la force d’action rapide, l’évolution des escadres donnant naissance à la FAN (Force d’action navale), et la transformation de la Fatac (Force aérienne tactique) devenant la FAC (Force aérienne de combat). Parallèlement, trois pôles opérationnels ont été créés en 1993 : « action » à Paris, « dissuasion » à Taverny, « planification et renseignement » à Creil. Pour assurer la préparation et la conduite des opérations, le Chef d’état-major des armées (Céma), assisté des trois chefs d’état-major d’armée dispose de la Direction du renseignement militaire (DRM), du Commandement des opérations spéciales (COS), du Centre opérationnel interarmées (COIA) et de l’EMIA. Le COIA est équipé et organisé pour permettre au Céma, à son niveau de responsabilités, de diriger et de conduire les engagements. La fonction planification est assurée par l’état-major interarmées de planification opérationnelle. Son chef est placé directement sous l’autorité du Céma dont il reçoit les directives, non seulement pour la planification opérationnelle de l’emploi des forces, mais aussi pour l’entraînement interarmées. Au sein de cette chaîne, il est habilité à traiter directement avec les états-majors des trois armées, la direction de la gendarmerie nationale, le COS, la DRM, les services interarmées et les grands commandements de force.
Sur le plan international, l’EMIA est amené à entretenir des relations avec nos alliés : les états-majors des commandants en chef (Cincent, Cinsouth, etc.) et l’état-major de planification des forces de réaction rapide du commandement allié en Europe (ARFPS), en ce qui concerne l’Otan ; la cellule de planification européenne occidentale à Bruxelles, par l’intermédiaire du délégué militaire de la France auprès de l’ambassadeur français, pour ce qui est de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ; les états-majors de planification d’un certain nombre de Nations alliées avec lesquelles la France a des accords bilatéraux (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Allemagne). L’EMIA traite avec ces correspondants de toute question relative à l’engagement des forces et à la direction de la participation française aux exercices conduits par les commandements interarmées alliés.
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