Actions internationales - Somalie : le retour à la réalité
Janvier 1991, le général Siad Barre est renversé. Le 2 mars 1995, les dernières troupes de l’ONU quittent la Somalie sous la protection des Marines américains et des fusiliers marins italiens de l’opération Bouclier unifié. Ces quatre années de guerre et de tentative de reconstruction de l’État somalien par la communauté internationale s’achèvent sur le discrédit de l’action politique de l’ONU. Plusieurs phases sont discernables : sous la pression des médias, une phase d’aide humanitaire dans une opération de maintien de la paix, une phase d’imposition de la paix qui a suscité les critiques des ONG et des mêmes médias, enfin un départ peu glorieux des forces de l’Onu.
En novembre 1991, les deux principales factions, celle d’Ali Mahdi Mohammed et du général Mohammed Farah Aidid, se disputent le pouvoir dans Mogadiscio. L’ONU est déjà présente pour assurer une assistance humanitaire avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les ONG. Une solution politique paraît indispensable dans une Somalie sans État ni administration. En coopération avec l’Organisation de l’unité africaine (OUA), la Ligue des États arabes, et l’Organisation pour la conférence islamique, le secrétaire général Perez de Cuellar obtient un cessez-le-feu de tous les chefs de faction, sauf du général Aidid.
La mise en place de l’Onusom
L’Onusom 1 est créée par la résolution 751 du 24 avril 1992. Un représentant spécial est mis en place le 28 avril. Le cessez-le-feu est surveillé par 50 observateurs militaires, initialement en civil et non armés. Le nouveau secrétaire général Boutros Boutros-Ghali demande cependant le 22 juillet 1992 au Conseil de sécurité d’élargir le mandat pour lutter contre les pillages et l’insécurité qui remettent en cause l’aide humanitaire. Le premier détachement pakistanais des forces de l’Onusom débarque à Mogadiscio le 14 septembre 1992. Cependant, l’absence de gouvernement central perpétue les combats entre les factions qui se disputent à nouveau Mogadiscio à compter d’octobre 1992. Les médias diffusent quotidiennement les images de la famine qui sévit dans le pays et cause la mort de 3 000 Somaliens chaque jour.
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