Défense dans le monde - Les comités de paix sud-africains : un mode de réconciliation transposable en Afrique ?
La sérénité qui a présidé aux élections sud-africaines du printemps 1994 a contrasté avec les sombres prophéties formulées par la plupart des experts. Que ce soit dans la poudrière des townships ceinturant Johannesburg ou au Kwazulu-Natal, dans le fief agité des Zoulous de l’Inkhata, la violence politique est tombée à ses plus bas niveaux. Cet « état de grâce » se prolonge aujourd’hui, même si cet apaisement reste à nuancer et si le niveau élevé de criminalité continue à nourrir les statistiques de l’insécurité.
Durant cette période de transition, les comités de paix ont joué un rôle aussi important que peu médiatisé. Ces structures de médiation non officielles paraissent être une intéressante expérience de réconciliation « par le bas » et de pacification par le développement.
Un contexte de violence multiforme
Le record mondial de l’insécurité
Avec un taux de 53 meurtres pour 100 000 habitants (contre 12 aux États-Unis et 2 en France), l’Afrique du Sud détient la palme mondiale de l’insécurité. La violence urbaine a notamment augmenté au rythme même du démantèlement des structures de l’apartheid. Elle a ainsi explosé au début des années 90 : alors que durant les années d’état d’urgence (1985-1990), on ne recensait « que » 800 homicides imputés à la violence politique, on en relevait plus de 4 000 en 1993.
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